A l’occasion du lancement de sa campagne contre la torture aujourd’hui, mardi 13 mai, Amnesty International est revenu sur de « graves violations commises durant le conflit interne des années 1990, dont la torture et d'autres mauvais traitements, y compris le viol », indique l’ONG dans un communiqué rendu public aujourd’hui.

Amnesty International estime que les autorités algériennes « ont accordé l'immunité aux membres des forces de sécurité et des milices armées par l'État qui ont commis de graves violations des droits humains durant le conflit interne des années 1990», indique l’ONG.

Amnesty a dénoncé l’impunité des présumés auteurs de torture, car selon l’ONG, « les allégations de torture ont rarement débouché sur des poursuites ou de condamnations des auteurs présumés.»

Pour l’ONG, l'ordonnance n ° 06-01 du Février 2006, qui met en œuvre la Charte pour la paix et la réconciliation nationale renforce « l'impunité au nom de la paix et la réconciliation nationale » au lieu d’enquêter sur les crimes commis durant la décennie noire par « les forces de sécurité et les milices armées par l'État », afin de traduire les responsables en justice.

Amnesty International a conclut son communiqué avec appel aux autorités algériennes pour «ratifier le protocole facultatif se rapportant à cette convention, ce qui implique la mise en place d’un mécanisme national de prévention de la torture. » Une convention ratifiée par l’Algérie en 1989, mais qui ne peut rentrer en vigueur qu’avec la ratification du protocole facultatif.

Amnesty International a appelé également l’Algérie à « accepter la visite du rapporteur spécial des nations unies sur la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, qui a récemment visité le Maroc et la Tunisie. ».

 

Madjid Serrah