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Le Chao règne à Kidal

Le Mali renoue avec la guerre


kidal

19 Mai 2014 | 14:17
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Les affrontements entre les forces maliennes et des groupes armés replongent le pays dans la terreur… Selon Bamako, environ 30 fonctionnaires sont retenus en otages, et huit personnes assassinées selon l'ONU. Le MNLA a précisé compter parmi ses "prisonniers de guerre", "le directeur régional de Kidal, un préfet, le conseiller du gouverneur et 24 soldats (...) et des cadres d'administration".

Pendant que le Premier ministre malien Moussa Mara était en visite à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, des soldats maliens et des combattants de groupes armés se sont affrontés. Bilan: 36 tués, dont huit militaires, et une trentaine d'otages, selon le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga.

De retour à Bamako, Moussa Mara a indiqué hier dimanche 18 mai dans la soirée que les autorités s'activaient pour obtenir la libération des otages, assurant, sans plus de détails, que certains avaient été "abattus froidement", d'autres libérés parce que blessés.

A Kidal, le gouvernorat a été attaqué "par une coalition de forces" comprenant "des jihadistes, des terroristes, (...) avec l'objectif manifeste de détruire et d'attenter à nos vies", a dit M. Mara après son entretien avec le président Keïta. Les soldats maliens leur ont apporté "des réponses appropriées. Aujourd'hui, les forces armées maliennes sont à Kidal, (elles) sont en train de se préparer à toutes les éventualités", a-t-il ajouté.

 

Le MNLA revendique les attaques

Selon le ministère malien de la Défense, ces groupes sont composés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) "appuyé par des éléments des groupes terroristes" non identifiés. Une affirmation qui venait se confirmer quelques heures plus tard après que ce groupe (MNLA, rébellion touareg) eut revendiqué "une dizaine de soldats maliens morts" et "30 prisonniers dont deux blessés" remis à la Croix-Rouge.

La mission de l'ONU au Mali, la Minusma, a parlé pour sa part durant cette même journée d’hier de "l'assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal", dénonçant un "crime barbare", sans plus de détails. "Libérez Kidal!" Les dernières violences suscitaient au Mali des réactions d'hostilité envers la force Serval et la Minusma ainsi que la France, accusées de soutenir le MNLA ou de passivité face à lui.

Après un séjour dans le nord, le Premier ministre malien est arrivé hier soir à Bamako, où il a été accueilli par des centaines de manifestants scandant des slogans hostiles à l'ONU et à la France, a constaté à l'AFP. M. Mara a débarqué peu après 20H00 locales d'un avion de l'ONU en provenance de Gao (nord-est), dernière étape de sa visite après Tombouctou (nord-ouest) vendredi, et Kidal (extrême nord-est) dimanche.

 

"La France, à bas!", "Vive le Mali"

 

Moussa Mara a été accueilli à l'aéroport par une foule de plusieurs centaines de personnes, incluant des ministres, députés, artistes, mais en majorité des jeunes, qui étaient restés plusieurs heures à l'attendre sur place en dépit de la pluie qui tombait sur Bamako.

Dans la foule, on entendait des slogans hostiles au MNLA, mais également à la mission de l'ONU au Mali (Minusma) et la France, ces dernières disposant dans le nord du Mali de troupes déployées dans le cadre d'une intervention militaire déclenchée en janvier 2013 et toujours en cours. "Minusma, à bas!", "La France, à bas!", "Vive le Mali", "Libérez Kidal!".

En dépit de la présence sur place de soldats maliens, français et onusiens, Kidal échappe toujours au contrôle de l'Etat malien. Selon plusieurs sources, la ville est devenue une zone de non-droit, en proie à l'anarchie et aux rivalités de groupes armés.

 



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