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Violences à Tripoli et Benghazi

La Libye sombre dans l’anarchie


Khalifa Haftar, nouvelle homme fort de la LIbye

19 Mai 2014 | 14:33
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Khalifa Haftar, nouvelle homme fort de la LIbye

Rien ne va plus en Libye où un groupe armé a attaqué hier dimanche le parlement à Tripoli. Ces deniers ne demandent rien de moins que sa suspension, au moment où le chef d'une force paramilitaire se dit engagé dans une offensive contre les groupes islamistes à Benghazi (est)…

Le président du Congrès général national (CGN, Parlement), Nouri Abou Sahmein, n'a pas écarté que l'attaque contre le Parlement ait été commandée par l'ancien général Khalifa Haftar, mais le gouvernement a affirmé plus tard dans un communiqué qu'il n'y avait "aucun lien réel" entre les évènements de Tripoli et Benghazi, à 1.000 km à l'est. Selon des témoins, les assaillants faisaient partie des puissantes brigades de Zenten, connues pour leur opposition aux islamistes et qui avaient déjà attaqué le CGN par le passé.

Une colonne de fumée s'élevait au dessus du Congrès, après que les assaillants aient mis le feu à un bâtiment annexe, et plusieurs voitures ont été endommagées, a constaté un journaliste de l'AFP. Ces brigades se sont retirées des lieux peu de temps après l'attaque, et des affrontements les ont opposés plus tard à des milices rivales sur la route de l'aéroport. Ces violences ont fait deux morts et 55 blessés, selon un bilan du gouvernement.

Fin avril, des hommes armés avaient déjà attaqué les locaux de ce bâtiment, régulièrement cible d'attaques de groupes armés, comme celle perpétrée le 2 mars, dans laquelle deux députés avaient été blessés par balle. Quand la confusion s’accentue. Dans la soirée, un colonel disant parler au nom de l'armée a accentué encore la confusion, en annonçant la "suspension" du CGN, la plus haute autorité politique du pays.

Plus tôt, ce sont des miliciens alliés à une grande figure du soulèvement de 2011 en Libye contre Mouammar Kadhafi, qui ont fait irruption dans l'enceinte du Parlement à Tripoli et proclamé la suspension de ses travaux. Ces hommes armés seraient des fidèles du général Khalifa Haftar, en rupture avec le pouvoir et qui prétend purger le pays de la présence des groupes islamistes armés. Vendredi, ils ont lancé une offensive sanglante à Benghazi, la grande ville de l'Est, contre des miliciens islamistes.

Hier, ils ont poursuivi leur mouvement à Tripoli, où ils ont brièvement occupé le siège du Conseil général libyen (CGN), le Parlement mis en place après la chute de Kadhafi. Haftar, qui dirige une autoproclamée "Armée nationale libyenne" (ANL), et ses alliés exigent que le pouvoir soit transféré à l'assemblée constituante, dont les membres ont été élus en février dernier.

La Libye est en proie à l'anarchie depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays. Réunissant d'anciens rebelles et dominées par les islamistes, elles comblent le vide en matière de sécurité laissé par un Etat qui peine à construire ses institutions.

 

Iles Sad



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