Le Real Madrid a remporté la dixième Ligue des champions de son Histoire après un scénario insoutenable, au bout du suspense et des prolongations (4-1), samedi soir à l'Estadio de la Luz de Lisbonne. Cette finale madrilène a mis en scène les deux références du Vieux Continent cette saison. Deux philosophies différentes, deux manières de contrer, et deux styles de management bien distincts pour leurs entraîneurs respectifs. Il n'est donc pas étonnant de retrouver un nombre important de Colchoneros et de Merengue dans le onze de la saison en Ligue des champions.

Thibaut Courtois, malgré un dénouement malheureux en finale, occupe le poste de gardien dans cette équipe type. Le portier belge a confirmé l'étendue de son talent grâce à ses réflexes sur la ligne, mais également sa faculté à régner dans sa surface grâce à une excellente lecture du jeu.

Deux membres de son hermétique défense composent l'arrière-garde. João Miranda a fait parler son sens de l'anticipation et sa combativité dans les duels. Son compatriote, Filipe Luis, a fait preuve d'une incroyable générosité sur son flanc gauche. Aux côtés de ces deux héros déchus, Sergio Ramos prend évidemment place en charnière centrale. L'international Espagnol s'impose aujourd'hui comme une référence mondiale à son poste. Impérial dans les duels, au sol ou dans les airs, il a également marqué les esprits en s'offrant un doublé à Munich pour martyriser le Bayern, et en égalisant en toute fin de match dans une finale très mal engagée. Un symbole de ce Real, clairement. Sur le côté droit, le polyvalent et infatigable Branislav Ivanovic fut un soldat exemplaire du Chelsea de Mourinho.

Le milieu à trois allie justesse technique, percussion dans le dribble et précision dans le jeu long. Dans cet art, Luka Modric fut tout simplement éblouissant dans l'entrejeu du Real, en particulier lors de la double-confrontation contre le Bayern. Sa qualité de passe, avec sa "spéciale" extérieur du pied, a régalé les puristes. Angel Di Maria, dans un autre style, s'est épanoui dans son nouveau rôle à ses cotés. L'Argentin, grâce à son volume de jeu et sa qualité de dribbles, a brillé par son aptitude à percer des lignes sur des rushs individuels, sans oublier une qualité de dernière passe qui lui a permis d'être la référence de la compétition dans ce domaine. Une révélation à ce poste, et un lien précieux entre le milieu et l'attaque, à l'image de sa prestation de haut vol en finale. Philipp Lahm fut certainement le meilleur Munichois de la saison en Ligue des champions. Au milieu ou sur le côté, l'international allemand a su convaincre Guardiola grâce à son intelligence de jeu.

Enfin, l'attaque rassemble trois profils très complémentaires. Cristiano Ronaldo est entré dans l'Histoire de la compétition avec ses dix-sept buts. Le Portugais a marché sur l'eau durant une grande majorité du tournoi, même si il a terminé sa campagne sur les rotules. Son sens du but unique, sa qualité de frappe, dans le jeu ou sur coup franc, son jeu de tête et sa vitesse sur contre-attaques ont à nouveau fait des ravages. Marco Reus, autre avaleur d'espaces, fut un poison constant dans les rangs du Borussia Dortmund. Le prodige du club de la Ruhr allemand a confirmé qu'il était bien la référence allemande du moment. Et pour lancer ces deux flèches, Zlatan Ibrahimovic est un point d'appui idéal. Le géant suédois a démontré qu'il était bien indispensable dans le dispositif du PSG. Un premier tour de haut vol, mais pas seulement, puisqu'il a également étrillé Leverkusen en Huitièmes de finale. Ce ne sera peut-être pas suffisant pour faire taire ses détracteurs, mais au final, le goleador pointe à dix buts et termine derrière CR7 au classement des meilleurs artilleurs.