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Ouyahia se contente de recevoir « des fonctionnaires du pouvoir »

Les consultations transformées en monologue !


L'ancien ministre de l'Intérieur avec Ouyahia

03 Juin 2014 | 17:28
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Les consultations sur la révision d’une constitution, voulue « consensuelle », risquent d’être un simple monologue. Un vaudeville, dont les acteurs sont le pouvoir, ses « fonctionnaires » et sa clientèle.


Auteur : Mohamed B.


C’est l’impression qui se dégage, au bout du troisième jour, de concertations entamées depuis dimanche, 1er juin. Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence qui est chargé de conduire ce nouveau round de dialogue, devra, visiblement se contenter d’un piètre bilan.

Et pour cause, les concertations débutent timidement et sans aucun écho pour l’instant. Elles sont, en tout cas, loin d’égaler celles mener, en 2011, par la commission Abdelkader Bensalah, malgré le fait que celles-ci aussi n’étaient pas à la hauteur des attentes.

Le début de l’échec est constaté, pour l’instant, en matière de couverture médiatique et d’engouement des acteurs politiques. En dépit des chiffres avancés par la présidence de la République sur le nombre des personnes, partis et organisations ayant accepté l’invitation d’Ahmed Ouyahia (131 sur 150 invitations), ces concertations ne sont toujours pas à la hauteur des espérances du pouvoir qui veut aller vers « une constitution consensuelle ».

Comme en 2011, le pouvoir n’arrive pas à convaincre les poids lourds de l’opposition. Pis encore, le cercle de la contestation s’est élargi avec la défection de tous les partis islamistes qui avait pourtant participé aux consultations de 2011 avec Abdelkader Bensalah.

Ainsi faute d’interlocuteur sérieux, Ahmed Ouyahia s’est contenté, pour cette première semaine, de recevoir des fonctionnaires de l’Etat, qualifiés de personnalités nationales. En effet, Après Mohamed Sghir Babes (CNES) et Cheikh Bouamrane, le directeur de cabinet de la présidence a reçu, avant-hier et hier, le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini, Abdelaziz Ziari, Tahar Zbiri et Saïd Bouchaïr.

Ces personnalités ont, toute, un lien commun : ce sont des fonctionnaires en exercice ou d’ex-commis de l’Etat désignée par le président de la République. Même si elles font l’effort nécessaire pour faire des propositions acceptables, ces personnalités ne risquent pas, on le constate pour le moment, de proposer des choix qui ne cadre pas avec la politique de celui qui les a placé à la tête des institutions qu’ils président.

Comment prétendre à une Constitution révolutionnaire avec des acteurs appartenant au même cercle ? Ce début des consultations donne déjà des enseignements sur la fin du processus…

 

 



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