Pourtant l’opposition a tenté de s’y coller et a même réussi à organiser une réunion pour justement critiquer les projets des deux chefs de la majorité, Ouyahia et Sellal. Mais ses déclarations se sont noyées dans le brouhaha des inévitables couvertures des deux hommes du président qui semblent amorcer les plus délicats virages de ce quatrième mandat du président Bouteflika. Et même la presse, réputée peu tendre avec le pouvoir en place, s’est prise au jeu de la didactique et de la critique, mais elle ne pouvait occulter les deux événements majeurs de cette semaine qui vient de s’écouler. En bon ou en mal, le pouvoir a réussi à capter toutes les intentions et donner l’impression que les choses bougent tel que l’a promis le candidat Bouteflika. La constitution et le programme du gouvernement on a voulu en faire la parfaite démonstration de l’engagement et des promesses du président. Et c’est sans aucun intervalle que les consultations sur la constitution tout comme le débat autour du programme du gouvernement ont relégué ainsi au second plan toutes les autres activités dans le pays. Et fatalement, face à cette campagne médiatique sans précédent dans l’histoire de l’Algérie, la voix de l’opposition est devenue inaudible et presque nageant à contre courant de l’effort national qui doit être fourni par toute la nation. Sellal et Ouyahia en se mettant ainsi au devant de la scène politique et médiatique ont tout simplement coupé l’herbe sous le pied de l’opposition farouchement opposée au quatrième mandat de Bouteflika.  Ce qui revient à dire que le choix de lancer les deux actions en même temps n’avait rien de fortuit mais était savamment préparé pour garder l’élan provoqué d’ailleurs par les deux hommes qui avaient animé la campagne électorale du candidat Bouteflika.

Le message est ainsi clair. Nous n’avons pas seulement promis, mais nous travaillons surtout pour mettre en œuvre ces promesses et les concrétiser sur le terrain. Une autre façon de dire que le président de la République que l’on accusait d’être incapable de suivre les grands dossiers du pays à cause de sa maladie est bien présent et c’est bien lui qui dirige la barque.