Depuis les finales de l'an dernier, LeBron James a dû faire face à Kawhi Leonard chaque soir. Aujourd’hui, c’est toute l’équipe de Miami qui a dû avoir affaire à lui. Le joueur de l’état de San Diego réalise un match énorme sur les deux côtés du terrain, muselant en défense ni plus ni moins que LeBron et auteur de 29 points sur la feuille de match avec un 10/13 aux tirs (10/10 à deux points), son meilleur bilan en carrière et ça ne serait pas une hérésie d’affirmer qu’à certains moments de la rencontre, on avait l’impression que c’était lui qui portait le fameux numéro ’’6’’ sur le maillot rouge et blanc sur le dos. LeBronard pour faire un petit jeu de mot que vous comprendrez vous même.

Mais même un super-Leonard ne suffit pas pour expliquer ce succès avec lequel les Spurs reprennent le commandement de la série, la Heat de son côté enregistre sa première défaite à domicile en playoffs cette saison, la dernière remontait au Game 1 des finales de la saison écoulée. La victoire, comme ça arrive souvent, et jamais nous nous lasserons de le répéter, est une nouvelle fois due à l’énième énorme prestation collective de San Antonio, capable de rentrer aux vestiaires avec un étonnant 21 (71 à 50) à la fin d'une première période durant laquelle la formation Texane a tout simplement contribuer à réécrire l'histoire de la NBA. Avec une incroyable statistique 25/33 aux tirs (qui en début de rencontre frisait la perfection 19/21), un pourcentage de réussite qui atteint les 75,8%, marquant ainsi le record historique de points marqués en seule période dans toute l’histoire de la NBA. Ainsi, la performance des 75% avec laquelle les Orlando Magic avaient remporté le seul match de la finale 2009 contre les Lakers de Los Angeles, fait désormais partie du passé et des livres d’histoires.

Bien évidemment, ce genre de performance est tout sauf un hasard, mais c’est le résultat d’une tactique gagnante de coach Popovich, qui décide de reconduire toujours le même cinq avec Boris Diaw à la place de Thiago Splitter et avec une attitude extrêmement confiante et agressive avec laquelle les Spurs débutent le match dès l’entre deux du coup d’envoi avec Diaw (et le décongelé Bonner) pour s’ouvrir le terrain. Avec un espacement toujours optimale et un mouvement phénoménal de la balle, la défense du Heat se retrouve rapidement malmenée et constamment impuissante, les quatorze points de LeBron James dans le premier quart-temps ne servent pas à grand-chose nonobstant un rendement offensif de haute facture des floridiens avec 50 points marqués et 56% de réussite aux tirs. Les Spurs, il faut le dire, ont flirté avec la perfection. Tout simplement spectaculaire.

Mais après un premier half avec 71 points au compteur et des paniers marqués dans n'importe quelle position, il était logique de s'attendre à un déclin inévitable dans la machine noir-argent et ce d’un point de vue psychologique et physiologique: Miami en profite alors pour revenir à -7 avec Dwyane Wade enfin décisif dans cette série, mais qui n’a pas la force et la clarté de placer l'accélération décisive pour permettre aux siens de faire la différence dans le money time. Le mode ‘On fire’ de Wade se termine avec la fin du troisième quart-temps et LeBron sur le banc pendant une grande partie du match du Heat fait son apparition sur le parquet avec la mauvaise attitude, lui est habituellement déterminé à faire la différence mais ce soir dans l’American Airlines Arena, il perd et c’est peu le dire son duel avec Leonard. James force son jeu et est auteur d’une série de mauvaises lectures (7 ballons perdus pour l'élu), et ne défend même pas de l'autre côté du terrain.

Malgré le double-chiffres des Duncan (14), Parker (15) et Ginobili (11), à faire la différence pour les visiteurs, c’est Leonard, sans oublier l'excellente performance de Boris Diaw, qui fait tourner le ballon rappelant à certains Jason Kidd à chaque action (et sans surprise, le plus / minus est encore une fois le sien, 20), et Danny Green (15 points, 7/8 sur le terrain avec un triple tenté mais cependant raté), complètement en contraste avec ses habituelles difficultés à l’extérieur. super rendement des extérieurs des Spurs auteurs d’une excellente prestation (Mills également bon alors qu’il sortait du banc). L’Italien Marco Belinelli se contente de six petits points, mais l’Azzurro réalise l’une des actions les plus importantes de ce Game 3, en signant avec sang-froid une triplette, à la fin du troisième quart-temps un panier à trois points qui remet San Antonio à 10 mettant fin ou presque à toute tentative de retour des locaux.

Miami est sur le point de couler, ainsi que les déséquilibres entre James et Wade (bon premier half, mais seconde moitié désastreuse pour LeBron et troisième quart-temps scintillant mais première période à oublier pour Dwyane), peu d'impact de Chris Bosh (9 points avec 4/4 tir mais absent en défense, souvent en retard dans le jeu et également limité par les fautes) et encore d'énormes points d'interrogation sur le rendement productif des meneurs, Mario Chalmers avec un mal de dos (2 points, 3 balles perdues et 0/5 aux tirs en 22') et Norris Cole (8 points avec 3/9) qui ne peuvent être suffisants à ce niveau. Miami aurait pu contrecarrer les plans des Spurs quand James et Wade arrivaient à alterner le rôle de faux point de garde (assez inexplicable le choix de Spoelstra qui remet Chalmers pour le final) et les deux vétérans, avec 11 points de Ray Allen et 14 avec 4/5 de l'arc de Rashard Lewis qui continue de bombarder comme lorsqu’il jouait aux Magic.

Miami: Lewis 14, James 22, Bosh 9, Chalmers 2, Wade 22; Andersen 3, Cole 8, Allen 11, Haslem 0, Battier 0, Jones 0, Oden 0, Douglas 1. Coach: Spoelstra.

San Antonio: Duncan 14, Diaw 9, Leonard 29, Parker 15, Green 15, Baynes 3, Bonner 2, Splitter 6, Ayres 0, Mills 5, Joseph 0, Belinelli 3, Ginobili 11. Coach: Popovich.