Cette année scolaire a été marquée  par la nomination à la tête du secteur de l’ Education d’une femme.  Une nomination à laquelle personne ne s’attendait quand on sait les difficultés et les nombreux soubresauts par lesquels passe ce secteur depuis plusieurs années déjà.

Le long règne de Benbouzid a été, de l’avis de tous les observateurs, une vraie catastrophe. Baba Ahmed n’a réussi à tenir qu’une seule année. La venue de Mme Nouria Benghebrit a été accueillie avec une bonne dose de scepticisme et de préjugés. Il faut dire que sa nomination n’a pas été du goût de tout le monde. Comment une femme peut elle réussir là où des hommes aguerris se sont cassé la gueule ? Les islamistes ont eux aussi mis leur grain de sel dans la machine des critiques.

Et pourtant, dans ce milieu hostile,  la ministre a su en un temps record  donner un aperçu de ce que sera sa gestion de ce secteur névralgique. Benghebrit  s’est révélée être une responsable maitrisant à la perfection l’art de la communication. Ses sorties médiatiques et ses déclarations vont toujours vers l’essentiel et surtout donne l’impression d’une personne qui maitrise son sujet. Elle a aussi bien marqué son territoire.

Mais rien n’était acquis d’avance pour cette femme qui s’est vue  précédée par des préjugés infondés sur ses origines. Prenant ses responsabilités, alors que rien ne l’y obligeait, elle a tenu à faire une mise au point claire et convaincante. Crever l’abcès dès le début et ça a été une réussite. 

Ensuite et dans un langage direct elle s’est dit ouverte au dialogue et à la concertation avec les partenaires sociaux. Un sujet délicat qui a plombé le secteur avec des débrayages et des grèves à répétition qui ont à chaque fois compromis bien des années de scolarité.

Mais là aussi, on a noté, que la ministre jouit de l’appui totale de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui lors de la présentation du plan du gouvernement a rappelé son engagement à amorcer un  dialogue franc et ouvert avec tous les syndicats.

Madame Benchetrit a su en un temps record se faire respecter, y compris par des syndicats virulents, dont l’un des responsables avait dit dans un cercle privé, qu’ils allaient la bouffer toute crue. Il n’en est rien et tout ce beau monde est entrain de revoir sa copie. La dame sait ce qu’elle fait et où elle veut arriver.

D’ailleurs et pour la première fois dans l’histoire de l’Education nationale, ce ne sont ni les examens de fin d’année, ni les élèves, ni les syndicats qui ont raflé  la vedette mais bien la ministre de tutelle.