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RSF s’inquiète pour l’avenir de la presse indépendante


13 Juin 2014 | 15:20
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L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a indiqué dans un communiqué rendu public hier, qu’elle s’inquiète pour l’avenir de la presse dite « indépendante » en Algérie après la réélection de Bouteflika pour un 4ème mandat.


Auteur : Madjid Serrah


“Nous sommes très inquiets des pressions directes et indirectes exercées à l’encontre de certains médias algériens, notamment la presse indépendante, depuis la réélection pour un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika le 17 avril 2014, » déclare RSF, qui cite des exemples de « représailles » et « intimidations » envers les médias « osant critiquer la mascarade électorale que fut le dernier scrutin présidentiel », écrit RSF.

« On est loin, très loin de la profession de foi du président Bouteflika qui avait, à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, réaffirmé son souci de « veiller à garantir l’exercice de la liberté d’expression et de presse loin de toute pression, en dehors de toute tutelle et de toute restriction, si ce n’est celle de la conscience professionnelle ou celle expressément prévue par la loi ».

Entre la belle parole et l’acte, le décalage n’a pas de limite” écrit Abderezak Merad dans sa chronique hebdomadaire de « Vu à la télé », parue le 12 juin dans El Watan, et citée dans le communiqué de RSF.

 

L’ANEP, un élément de pression

 

La publicité comme moyen de pression sur les médias Reporters sans frontières indique que la presse algérienne ouverte au pluralisme depuis 90, « souffre toujours de pratiques monopolistiques, notamment en matière d’impression ou de distribution ». Et dans ce cadre, RSF rappelle la décision de la SIA, de suspendre l’impression du journal arabophone El Fadjr. Une décision justifiée par une dette du journal élevant à 55 millions de dinars.

Une décision considérée comme « arbitraire » par RSF, et une justification réfutée par la directrice du quotidien Mme. Hadda Hazem. Cette dernière estime que cette décision de suspendre l’impression de son journal est en réalité « une sanction » voire « des représailles », à cause de son opposition au quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. “Seul El Fajr est frappé par cette mesure, alors que plusieurs journaux ont des dettes auprès de la SIA. Cette mesure est plus politique que commerciale”, a déclaré, Mme. Hazem à RSF.

L’ONG estime aussi que la publicité de l’ANEP est un autre élément de pression voir d’orientation des médias en Algérie. Et l’attribution et le le renouvellement des contrats de la publicité de l’ANEP qui « constitue une ressource financière non négligeable pour la presse écrite », n’est pas sans conditions selon l’ONG. Les deux journaux Algérie News et El-Djazair News ont été privé de cette ressource le 14 avril 2014, rappelle l’ONG.

Le cas El Watan

 

Elle estime que c’est une sanction aux deux quotidiens, édités par le même éditeur, suite à leur « opposition publique au quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. » Un autre média « dans l’oeil du cyclone » à cause de sa ligne, c’est le quotidien El Watan, indique RSF. « Il est soumis ces jours-ci à une forte pression de l’administration fiscale, alors que ses comptes sont contrôlés à la loupe par les instances compétentes, et aussi à celle moins visible qui veut l’étouffer en agissant sur les annonceurs publicitaires privés. », écrit Abderezak Merad dans sa chroniqué citée par RSF.

RSF indique dans son communiqué qu’elle a adressé une lettre au ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, à la veille de sa visite à Alger pour lui faire part de « ses préoccupations concernant la situation de la liberté de l’information dans le pays. »

 



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