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Ses leaders redeviennent fréquentables

L’ex-FIS revient par la porte du dialogue et la fenêtre de la Conférence pour la transition démocratique


15 Juin 2014 | 08:35
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Ouyahia conversant avec Hachemi Sahnouni et Said Sadi tendant l’oreille à un leader de l’Ex-FIS auront été les images du mois. Personne n’aurait cru cela possible, il y a à peine quelques semaines. L’ancien président du RCD et l’ex-secrétaire général du RND, catalogués éradicateurs par le pan réconciliateur de la scène politique nationale, ont donc évolué au point de rejoindre l’esprit de San Ejidio qu’ils ont pourtant farouchement combattu durant les années de feu.


Auteur : Mourad Sid Ali


La réhabilitation, qui ne dit pas son nom, du parti dissous par l’aile « républicaine » du pouvoir et de l’opposition, plus d’une dizaine d’année après l’échec militaire de la mouvance intégriste constitue-t-elle un aveu indirect de l’autre échec, politique celui-là, des « modernistes novembristes », comme aime à se définir Ahmed Ouyahia ? Sommes-nous donc devant une nouvelle étape de l’évolution « naturelle » de la scène politique algérienne qui consacre « l’absorption » de l’idéologie islamiste radicale par le système en place ? Ou alors le recours à l’Ex-FIS pour renforcer les positions des uns et des autres n’est-il pas la preuve d’un manque inquiétant d’imagination du personnel politique algérien ?

On a de la peine, en effet, à admettre que les tenants de l’Etat théocratique qui continuent à croire à leur idéal, puissent converser calmement avec des républicains d’alternatives politiques. Le principal argument et le seul, il faut bien en convenir, des uns et des autres tient de la nationalité algérienne de tout ce beau monde.

Les Algériens qui ont combattu l’hydre terroriste intégriste, et y ont laissé la vie par dizaines de milliers, ont eu en face d’eux des Algériens, aussi. Cette catégorie de citoyens qui a fortement cru à l’idéal républicain, malgré les imperfections du système politique, pouvait admettre la réconciliation nationale comme un facteur historique devant amener à l’instauration de la démocratie moderne et le bannissement de toute approche théocratique. D’autres refusent de parler de « réconciliation avec les égorgeurs ». Ces Algériens étaient « naturellement » présents au pouvoir et dans l’opposition.

Le problème, c’est que « l’absorption » par le système et l’opposition de la donne islamiste radicale exclut purement et simplement ces Algériens de l’expression politique. L’autre problème, c’est que ces citoyens « franchement anti-intégristes » se recrutent surtout dans les sphères intellectuelles et les forces vives de la nation.

La démotivation de cette catégorie d’Algériens aura, il est clair, des conséquences directes sur le fonctionnement de nombre d’institutions sensibles et créera une sorte de déséquilibre au sens  où l’Etat sera amoindri par la démobilisation. Cela se fera ressentir au pouvoir et dans l’opposition.

 



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