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Le professeur Bouzid en a parlé ce matin

Où sont passés les spécialistes algériens en radiothérapie ?


17 Juin 2014 | 12:11
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Ils sont nombreux à en avoir fait le constat : « l’Algérie est une pépinière de formation pour de nombreuses économies étrangères ». Pour autant, les meilleurs de ses spécialistes en radiothérapie, s’en sont allés vers d’autres cieux !


Auteur : Iles Sad


 

La raison : « au lieu de végéter à ne rien faire, de nombreux médecins radio-physiciens et médecins radiothérapeutes ont fait le choix de s’expatrier », indiquait ce mardi matin dans une intervention à la chaîne III de la radio nationale, le professeur Kamel Bouzid, président de la société algérienne d’oncologie médicale. « Ils sont plus nombreux en France, aux Emirats, aux Etats-Unis, au Canada qu’en Algérie ».

Un constat implacable avec lequel devra composer la nouvelle donne que veut amorcer le secteur de la santé nationale, avec les assises nationales lancées hier dimanche. Pour lui, depuis trop longtemps maintenant, le défaut de matériels a eu raison de la patience de nombres d’entre ces spécialistes. « C’est dû déjà au défaut du matériel et donc les gens n’ont pas trouvé les moyens de travailler. Et fatalement, ils sont parti », explique l’hôte de la radio nationale.

Il illustrera ses propos en évoquant les cas de médecins radiothérapeutes affectés  depuis « 10 ou 15 ans » à Tizi-Ouzou, à Sétif à Batna à Tlemcen et qui « ne travaillent pas par ce qu’il n’y a pas d’appareils ». « Ils font de la consultation », indique-t-il, ajoutant que « quand on n’a pas travaillé pendant 10 ou 15 ans, pour se remettre à niveau c’est très difficile ».

 

Qui va s’occuper des nouveaux centres anti-cancer ? 

 

Un constat alarmant qui en rejoint un autre qui se profile à l’horizon : l’insuffisance de personnels qui doit accompagner les malades atteints de cancer après la réalisation de plusieurs centres anti-cancer qui devraient, dés cet été, être opérationnels. Il s’agit entre autres de l’ouverture le mois prochaine (juillet) du centre anticancéreux de Sétif, et de Batna.

Mais aussi de celui de Annaba pour novembre, ainsi que quelques deux ou trois structures privées à Alger, Constantine et Tizi-Ouzou. Ces centres vont ainsi se rajouter aux six qui existent pour pouvoir prendre en charge les 28.000 malades atteints de cancer nécessitant une radiothérapie. Selon le professeur Bouzid, Il y a en Algérie une centaine de médecins radiothérapeutes opérationnels et une cinquantaine en cours de formation.

Selon les explications qu’il a tenu à fournir, « pour qu’un centre fonctionne correctement, il faut compter au moins cinq à six médecins radiothérapeutes et au moins trois radio-physiciens par centre ». Seule alternative offerte, la formation reste la clé pour parer aux insuffisances. Mais aussi et surtout des conditions de travail qui fassent en sorte que ces futurs médecins évitent la végétation et n’aillent offrir leur savoir-faire ailleurs…

 

Bientôt 15 à 30 jours pour un rendez-vous 

 

A cette intervention affligeante, une bonne nouvelle pour les cancéreux nécessitants une radiothérapie a tout de même pu être notée. Selon le professeur Bouzid, évoquant ces centres anti-cancer, « on peut espérer que d’ici la fin de l’année, les rendez-vous ne soient plus comme ils le sont maintenant. Soit 15 jours, un mois maximum ».



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