Accueil Politique Tous les évènements

La semaine des grandes contradictions

Tout vire au gris


22 Juin 2014 | 07:42
shadow

On croyait enfin voir plus clair dans les intentions des uns et des autres. La scène politique paraissait pour une fois, et ce depuis longtemps, assez dégagée. Mais on le croyait seulement, car les dernières déclarations d’Ahmed Ouyahia, entre autres, ont jeté le flou.


Auteur : Amina Hakem


Ainsi à en croire le chef de cabinet de la présidence de la République, le dossier de l’ex-Fis est bien clos et n’a aucune chance  d’être rouvert. Une déclaration qui n’a pas manqué d'étonner plus d’un, puisque le même responsable n’a pas hésité à inviter et des politiques et des chefs de guerre aux consultations sur la réforme de la Constitution. Invités nous a-t-on dit comme « personnalités nationales » ! Donc personnalités qui ont leur mot à dire sur les grandes décisions engageant l’avenir du pays.

Alors peut-on parler de contradictions, Ouyahia qui se dit témoin et acteur de la reddition de l’AIS de Madani Mezrag, l’un de ses invités, ne fait pas une telle lecture et persiste à dire que l’ex-Fis ne reviendra jamais sur la scène politique, ni avec son ancien nom ni avec un autre.

Pourtant, et c’est ici le premier point qui a embrouillé la lecture de la scène politique, Abdelmalek Sellal avait déclaré quelques jours plutôt que la réconciliation nationale sera inscrite dans la nouvelle Constitution comme choix politique irréversible. Plus encore, il dira que cette réconciliation ira jusqu’au bout de sa mise en œuvre. Alors, si ceci n’est pas une contradiction entre deux hommes influents du pouvoir, c’est tout au moins deux nuances bien prononcées.

Les fausses notes ne s’arrêtent pas là. Amar Ghoul, président du parti Taj et néanmoins ministre de la République, a déclaré qu’il s’employait à faire en sorte qu’une conférence nationale regroupant toutes les sensibilités politiques soit organisée pour débattre des grands choix engageant l’avenir politique du pays.

C’est est là une autre contradiction avec les convictions d’Ahmed Ouyahia qui a manifesté son refus catégorique à ce genre d’initiatives, rappelant qu’une telle démarche a déjà été tentée dans les années quatre vingt dix et qu’elle s’est terminée par des échecs. Pourtant, Ouyahia comme Ghoul, étaient aux premières loges de la campagne présidentielle où ils ont porté haut la parole du président. Mais apparemment ce n’est plus tout à fait la même chose aujourd’hui.

Dans l’opposition aussi ce n’est pas l’entente parfaite et les partis et personnalités composant cette entité politique ne poussent plus dans la même direction. La fameuse unité affichée avant, pendant et après la présidentielle semble s’effriter. Pire encore. On s’accuse presque ouvertement de ne pas jouer franc jeu et même de jouer double jeu. Autant dire que là aussi les choses se gâtent sérieusement et la rencontre d’aujourd’hui, sauf grand sursaut de dernière minute, ne fera qu’entériner la fin d’une union contre nature qui ne pouvait résister à autant de disparités et d’antagonisme politique.



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter