Les Verts joueront, lundi prochain un match inédit, pour eux, à ce niveau de la compétition. Pour nombre de supporters et d’observateurs l’exploit est déjà acquis.  Le huitième de final face à la sélection allemande est d’bord une sorte de match-test, juste pour « sonder » les limites de la génération Feghouli, Slimani, M’Boulhi  et consorts.

Mais d’ici à l’heure H de la rencontre, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts et des souvenirs remonteront à la surface, avec en prime un air de double revanche. Les Allemands voudront effacer la défaite consentie face au Fennecs et ces derniers, poussés par tout un peuple se feront un devoir de réparer l’affront fait à l’Algérie en lui fermant la porte du deuxième tour lors du mondial espagnole en 1982. C’est dire que l’aspect « inédit » de ce match ne se vérifie pas tant que cela.

Cette confrontation, sportive pour les Allemands au sens où pour eux l’exploit c’est de décrocher   la coupe du monde, elle prend, pour nous autres, des dimensions politico-historiques. En effet, les Algériens, toujours à la recherche  d’une reconnaissance internationale, ne feront pas une simple lecture sportive. Ils mêleront le nif et la revanche sur l’histoire. Bref, tout le monde est disposé à faire d’une probable victoire, l’un des mythes fondateurs de l’Algérie moderne.

D’ici à Lundi donc, les Algériens seront sur des feux ardents et vivent d’accrocher un autre « trophée » à leur histoire moderne en tant que peuple, société et nation naissante.

La question qui s’impose d’elle-même est de savoir ce qu’en tirera réellement le pays de cette  euphorie populaire qui a toute les chances de durer dans le temps jusqu’à la phase finale de la prochaine coupe d’Afrique, dans le cas où l’Algérie y parvient.

D’autres pays qui ont eu pareille chances historiques, à l’image de la France en 1998, ont  réussi un bond économique, grâce à un moral  au top d’une société « heureuse » de l’exploit de son équipe nationale de football. Pas mal d’observateurs estiment que Jacques Chirac doit sa réélection pour un second mandat, en partie, en raison du climat euphorique où a baigné la France les quatre années qui ont succédé à l’exploit au Mondial qui a eu lieu sur ses terres.

Il faut dire qu’en ces temps d’aisance financière et de croissance économique pas du tout négligeable en comparaison avec le reste du monde, en comparaison avec le reste du monde, l’Algérie est dans une situation comparable. Aussi, le pouvoir en place est impatient de profiter de la conjoncture pour faire passer la nouvelle Constitution et s’assurer un quatrième mandat tranquille pour Bouteflika.

Il se trouve néanmoins que cette perspective est conditionnée par une éclatante victoire des Verts face aux Allemands. Le bien que cela ferait au tenants du pouvoir !