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Modèle de consommation algérien

Les importations dominent


30 Juin 2014 | 08:56
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Lors du début du ramadhan, le gouvernement a mis l’accent sur l’importation des produits alimentaires comme le lait, le sucre, la viande et les céréales comme le reste des 30 % des produits consommés. Néanmoins, il ressort d’une étude de l’institut de prospective économique en Méditerranée que l’analyse de la politique agricole et alimentaire maghrébine comme en Algérie révèle que les importations dominent pendant toute l’année.


Auteur : Hamid Salhi


L’étude révèle aussi que les Algériens consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation : 42% en moyenne en 2011 (contre 35% en Tunisie en 2005 et 17% en France en 2011). Comme dans tous les pays, cette part de l’alimentation régresse dans le temps en Algérie (45% en 2000) et l’étude relève de notables différences entre les classes aisées (28%) et pauvres (54%), en 2011.

Cette année-là, les dépenses alimentaires ont atteint 1875 milliards DA, soit environ 18 milliards d’euros, ce qui représente 48 650 DA avec 486 euros par habitant. Les produits à base de céréales représentaient, en 2000, 25% des dépenses alimentaires des ménages. Avec l’importation notamment du blé tendre (pain, biscuiterie, pâtisserie), il en a aussi résulté  une occidentalisation du modèle de consommation. La consommation s’élevaient en 2009 à 230 kg par habitant en Algérie (87% en blé) contre 206 en Tunisie et 175 au Maroc.

 

 

La farine en déclin

 

 

La transition alimentaire marquée par une baisse lente de la consommation de céréales au profit des produits animaux, de sucre et de corps gras s’observe en Algérie comme dans tout le Maghreb, expliquant en partie la montée rapide des maladies chroniques d’origine alimentaire. Au sein des céréales, on observe une prépondérance de la semoule (38% des achats de produits céréaliers en 2000) et du pain (30%), les produits industriels (couscous, pâtes, biscuits et pâtisserie, 21%) sont en hausse et la farine (11%) en déclin.

Les céréales, socle historique de la diète méditerranéenne, occupent encore aujourd’hui une place prépondérante à la fois dans la production agricole et agroalimentaire de l’Algérie et dans la consommation alimentaire des ménages.

Les céréales occupent environ 2,9 millions d’ha (moyenne 2000-2012), soit près de 35% des terres arables (23% en moyenne 2009-2011, mais avec des écarts importants : 14% en 2000, 42% en 2009, du fait de la pratique de la jachère). Leur production est pluviale (moins de 3% en irrigué) et majoritairement localisée en zone humide et sub-humide, dans le nord du pays. Les céréales concernent environ 590 000 producteurs (58% des exploitants agricoles).

 

 

Production céréalière en hausse

 

 

En Algérie, les exploitants agricoles (tous produits confondus) sont majoritairement petits avec 717 000 exploitations de moins de 10 ha, soit 70% et 230 000 entre 10 et 50 ha, soit 23%. Les grands agriculteurs (20000, soit 2%) occupent près du quart de la SAU.

L’étude estime que la moitié de la production de céréales en Algérie est réalisée par des exploitations de taille modeste (moins de 50 ha).

La production de céréales en Algérie est marquée par une forte irrégularité, elle-même conditionnée par les aléas climatiques. Ainsi, sur les 40 dernières années, on enregistre un écart de 1 à 5 entre une année calamiteuse (9,7 millions de q en 1994) et une année d’abondance (52,5 millions de q en 2009). Cependant, les progrès technico-économiques, s’ils ne parviennent pas à stabiliser la production du secteur, ont permis de l’augmenter significativement : la moyenne décennale a ainsi presque doublé entre 1981-90 (18,2 millions de q) et 2001-2010 (34,9 millions de q), avec une progression régulière qui a permis d’accompagner la progression démographique (de 19 à 38 millions d’habitants entre 1980 et 2012).

Mais pas en se passant totalement des importations.



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