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Sarkozy en garde à vue


01 Juillet 2014 | 12:00
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L'ancien président français, Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi par la justice française… Une première pour un ancien chef de l'Etat en France, dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour trafic d'influence présumé. L'ancien chef de l'Etat est arrivé tôt ce matin dans une voiture noire aux vitres teintées, qui s'est engouffrée sous les objectifs des caméras dans le parking de la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris.


Auteur : Iles Sad


Une source judiciaire a indiqué à l'AFP que l'ex-président avait été placé en garde à vue. L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, est lui en garde à vue depuis hier lundi, ainsi que deux hauts magistrats, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust. Les enquêteurs vont pouvoir confronter les versions des quatre hommes. Ils cherchent à établir si Nicolas Sarkozy, 59 ans, a œuvré pour obtenir des informations auprès d'un magistrat de haut rang, Gilbert Azibert, sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'un poste de prestige à Monaco.

 

Scénario «  DSKaien »

Cette garde à vue intervient au moment où les rumeurs sur la volonté de Nicolas Sarkozy de renouer avec la vie politique, et notamment de prendre à l'automne la tête du parti conservateur UMP, se font de plus en plus précises. M. Sarkozy, et avant lui l'ancien président Jacques Chirac, ont pu être inculpés dans des affaires judiciaires, mais jamais une garde à vue n'avait été organisée.

Dans le dossier qui vaut sa garde à vue à Nicolas Sarkozy, les policiers vont pouvoir entendre l'ex-président pendant une durée pouvant aller jusqu'à 24 heures, éventuellement renouvelable une fois. A l'issue de cette mesure coercitive, le chef de l'Etat peut être relâché sans poursuites ou présenté à un juge d'instruction qui peut l'inculper.

Outre les dossiers du financement libyen et du trafic d'influence, le parquet de Paris a confié à des juges financiers une enquête pour "faux et usage de faux", "abus de confiance" et "tentative d'escroquerie", cette fois sur le financement de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy. Ses meetings semblent avoir été en grande partie financés par l'UMP afin de masquer un dépassement du plafond autorisé.

Les policiers s'interrogent également sur la régularité des contrats conclus entre l'Elysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat Sarkozy.

 

Genèse de l’affaire

L'affaire trouve sa genèse au printemps 2013. Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont été placés sur écoute dans l'enquête sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle victorieuse de 2007 de M. Sarkozy.

L'un d'entre eux, Michel Gaudin, ancien patron de la police nationale et ex-préfet de police de Paris, a plusieurs conversations qui interpellent les enquêteurs. Il semble notamment vouloir, en vain, se renseigner sur l'enquête libyenne auprès du patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Les juges décident alors - une décision sans précédent connu en France - de placer à son tour l'ex-président de la République sur écoute, notamment le téléphone qu'il utilise sous l'identité d'emprunt de "Paul Bismuth" pour converser avec Me Herzog.

Or, des échanges entre les deux hommes peuvent laisser croire qu'ils ont cherché à obtenir des informations auprès de Gilbert Azibert sur une décision cruciale attendue dans une autre affaire sans lien avec le dossier libyen, l'affaire Liliane Bettencourt. Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire d'abus de faiblesse présumé aux dépens de la milliardaire française.



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