La plus grande opération de relogement jamais entreprise en Algérie a démarré très tôt ce matin dans la capitale. Pas moins de 25.000 familles sont concernées. Des milliers de camions mobilisés. Plus de 3.000 policiers et gendarmes sont mis à contribution pour éviter tout débordement.

L’opération devra durer quelques jours et concerner plusieurs sites de bidonvilles. Le wali d’Alger, dont c’est le premier test grandeur nature, après les quelques « gaffes » commises en rapport justement avec le relogement des familles sans abris, doit absolument réussir son coup d’essai. Il devrait en faire un coup de maître. Pour se faire, le premier responsable de la wilaya d’Alger a choisi la stratégie du secret « presque » totale. Et pour cause, tout le monde a été mis au courant de l’opération, le nombre de logements qui seront distribués, les conditions de sécurité devant entourer l’opération, les moyens matériel et humain consacré par l’Etat pour un déroulement serein du relogement et les nouvelles cités qui seront très bientôt habitées.

Ce qui manque à la communication du wali, ce sont les familles auxquelles seront destinés tous ces logements neufs. En effet, il faut savoir que cet aspect de l’opération relève du secret-défense à voir toutes les précautions qui entourent cette information. A croire que les listes des citoyens concernés par le relogement sont bien gardées sous un pli fermé, dans un coffre-fort de la wilaya.

Il faut savoir en effet que tous les mal-logés d’Alger ne seront pas relogé lors de l’opération d’aujourd’hui. Mais personne n’est sûr qu’il sera dans le lot. Du coup, les dizaines de milliers de familles vivant dans des bidonvilles ont toutes fait leurs paquets et attendent depuis hier dans la soirée, les fameux camions de déménagement. Tout le monde a passé une nuit blanche.

Le problème c’est que parmi toutes ces familles, une bonne partie ne bénéficiera pas de cette opération. De fait, le désespoir primera sur le moral de beaucoup d’Algériens. Les jeunes qui composent ces familles se tiendraient-ils tranquilles ? Assurément pas, à voir les réactions des ces jeunes dans un passé récents. Il est clair en effet, qu’à terme, cette opération de relogement générera la colère des « recalés ». Il sera difficile aux autorités locales de les faire patienter quelques mois encore.

De la à ce que la fête soit « gâchée », il n’y a qu’un pas que certains mécontents risquent fort bien de faire.