Acueil Commentaire Et si le président osait ?


Les choses de la vie

Abdelhamid Benhamla

Et si le président osait ?


  Abdelhamid Benhamla    

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L’Algérie a, depuis quelques jours, le premier gouvernement du 4ème mandat avec une innovation de taille, 07 femmes et des noms pas particulièrement étiquetés sur le plan politique. Hélas, des points noirs et des zones d’ombre persistent et, sans remettre en cause une tentative pour innover une démarche, la nomination du nouveau gouvernement suscite aussi des interrogations sur la présence de certaines personnalités, à la limite, controversées.

Dans le cheptel des hiérarques qui trônent au sommet de l’intelligentsia de service, il y a, parmi eux, des personnes usées à l’émeri et dont la présence au gouvernement ternit le renouveau souhaité. Si c’est le renouveau que cherche le président bien sûr.

Sur un autre plan, la désignation de Ouyahia est effective pour présider aux destinées de la consultation pour la Constitution, la démarche est biaisée à la source. Devenu par la force des choses, un intermittent de la politique après son facile départ du RND, Ouyahia avait été traité comme l’avait été son prédécesseur, Tahar Benbaibéche. Quelle crédibilité politique lui reste-t-il ? pas seulement dans la classe politique mais surtout dans l’opinion.

La menace du refus de l’opposition à s’asseoir à la table des négociations-consultations doit pousser le président à changer de fusil d’épaule. Et s’il osait ?

Il donnera plus de crédibilité à ses discours près et postélectoraux, si tant, il y en avait eu suffisamment. Le parlement actuel n’a plus de crédibilité pour gérer un processus politique nouveau et la détermination de l’opposition trouvera des réponses dans un choix radical et courageux de Bouteflika, la dissolution de l’APN et l’organisation de nouvelles élections législatives.

C’est à ce moment là que les tenants du pouvoir auront arpenté le meilleur chemin qui mènera à bon port. Ils permettront un vrai débat autour de la future loi fondamentale dans une campagne électorale ouverte. Le système de rencontre entre l’équipe de Ouyahia avec chaque partie, en aparté, a fait son temps et représente le moyen le moins démocratique et finira avec des résultats non consensuels.

Bouteflika et Ouyahia sont de vieux diplomates qui savent que la recherche du consensus doit passer par une disponibilité, à toutes épreuves, pour le compromis, voire un ensemble de compromis et le respect sans faille de l’autre.

Abdelhamid Benhamla