Acueil Commentaire La constitution suite et…


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Abdelhamid Benhamla

La constitution suite et…


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Mes propos de la semaine dernière ne semblent pas avoir totalement convaincu certains lecteurs qui m’ont reproché un goût d’inachevé dans ma chronique. Que peut-on dire de plus quand El Mouradia a choisi une procédure interrogatoire et interrogative expéditive qu’elle appelle concertation. Il est évident que ce qui est recherché est un compromis technique et non un compromis politique multilatéral, c'est-à-dire avec toutes les forces en présence. A partir du moment que, hormis les partis du Président, l’interrogateur en Chef, Ouyahia sera en face d’une petite partie de l’intelligentsia, triée certainement sur le volet, à quelques exception près, pour justifier un tant soit peu, une certaine diversité, sans  la  pertinence et l’à-propos.

Ouyahia, en homme controversé, accusé d’avoir freiné le développement et l’emploi avec, entre autres, sa très mauvaise gestion du foncier industriel jouera sur du velours avec un certain cheptel politique. Il sera question au cours de ces rencontres, d’un échange de salamalecs et d’une lecture des propositions des experts constitutionnalistes, nommés, il y a plusieurs mois, par Le Président de la République.

Il  s’agira, en gros,  d’agencement technique pour ne pas mettre les charrues avant les bœufs et éviter des cacophonies trop visibles. Les spécialistes de multiples domaines sollicités semblent être hésitants, le Pr Abderrahmane Mebtoul est même allé s’expliquer avec ses amis dont une partie lui reprochait sa prochaine participation aux rencontres de Ouyahia. Quelle fut ma surprise quand je reçus son email. Il leur écrira ceci,  « ayant  reçu des  remarques de bon nombre d’amis de toutes les régions du pays, suite à cette acceptation, (rencontre avec Ouyahia, NDLR),  certains  me disant de ne pas y aller,  d’autres d’y aller, je tiens à préciser, pour éviter tout malentendu   que je suis non partisan et garde toute mon indépendance  loin de toute instrumentalisation politique”. Voila, le gros mot est lâché. 

Dans tous les cas de figure, aucun reproche ne pourra être fait aux  brillants universitaires qui diront avec conviction leur point de vue, ni aux hauts fonctionnaires  dont c’est le métier qui impose la présence ,quand bien même certains diront ce qu’ils ne pensent pas, ni  de reproche d’ailleurs aux universitaires de service, devenus des politologues au service des caisses de résonnance du discours conformiste comme les traitait feu Chadli Bendjedid, dans un exposé de motifs présenté lors d’un congrès extraordinaire du Parti du FLN et dont M. Hamrouche me rappelait, il y a quelques mois, l’avoir lui-même écrit. M. Ouyahia va leur poser des questions techniques précises et chacun dira ce qu’il voudra.

Quand ce cadre de l’élite ne trouvera pas ses propositions dans les conclusions, il pensera que son avis a été minoritaire.  Ce sont des techniques que des jeunes en charge de responsabilités internationales apprenaient, dans les années 70, chez des grands noms de la révolution, Allah Yarhamhoum. 

La constitution qui n’aura pas été préparée comme la charte Nationale de Boumédiene et comme sa révision plus tard par Bendjedid, au-delà de tout contenu, n’aura, en aucun cas, la senteur ou le goût d’une victoire honorable, je laisse la conclusion au  Pr Mebtoul qui dit par écrit à la présidence ceci: “Le texte qui m’a été transmis souffre essentiellement de manque de clarté dans ses volets politiques et économiques. Il existe un théorème dans les sciences politiques : 80% d’actions mal ciblées ont un impact de 20% sur les objectifs et 20% d’actions ciblées ont un impact de 80% sur les objectifs”. Il faut, dit-il, une nette volonté politique pour le changement. Rien que ça et rien d’autre.

 

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