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Industrie publique

Performances médiocres et manque de visibilité


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26 Avril 2014 | 05:10
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La production industrielle publique fait du surplace malgré la succession des lois de finances et le volontarisme du gouvernement qui fait des pieds et des mains pour booster ce qui reste d’un tissu tombé en désuétude pendant des années. La reprise de plusieurs filières industrielles avec à la clé, des partenariats étrangers dans l’industrie mécanique, le textile, les matériaux de constructions n’a pas atteint le seuil critique pour gagner en visibilité. En tout cas, les chiffres de l’Office national des statistiques montrent une grande faiblesse de pas mal de branches classées « prioritaires » par le gouvernement. Les rapports de l’ONS, font ressortir de piètres performance dans l’ensemble des filières industrielles. Parmi celles-ci, certaines font pourtant l’objet d’un traitement particulier de la part du gouvernement qui a « réveillé » beaucoup d’unités de production, dans le textile notamment, dont celle de Khenchela annoncée récemment par le Premier ministre, a réservé une cagnotte de 1500 milliards de dinars pour le sauvetage de l’industrie nationale étatique.

Bref, ce qu’il faut retenir de l’exemple du textile, c’est l’inefficacité immédiate de la médication apportée par le gouvernement. En somme, il est clair que l’industrie publique peine à trouver sa voie. Et pour cause, ce qui vaut pour le textile vaut aussi pour l’agroalimentaire dont la production ne cesse de reculer ces derniers trimestres tout comme celle des matériaux de construction qui fait du surplace à chaque rapport de l’ONS.

 

Wait end See

 

Cette voie, le gouvernement a affirmé l’avoir trouvée dans la stratégie industrielle qui ambitionne de doter l’industrie nationale de nouveaux moyens managériaux et une meilleure visibilité sur le marché national et international, à travers les partenariats lancés avec de grands groupes étrangers dans diverses filières. Les quelques grands exemples de joint-venture dans la mécanique, le textile et les matériaux de construction visent à créer des champions industriels publics, susceptibles de susciter une industrie de la sous-traitance et s’assurer par la même un véritable maillage industriel à l’échelle de tout le pays.

L’intention est certes louable, mais le rythme de création de ces entreprises-locomotives semble assez lent aux yeux des observateurs qui disent ne pas sentir un réel frémissement industriel dans la sphère économique nationale. En tout cas, on n’entrevoit pas encore un vrai mouvement d’adhésion des opérateurs nationaux privés qui adoptent une position de « wait and see », rendant encore plus complexe la mission des pouvoirs publics.

Ces derniers, qui multiplient les déclarations et les séminaires sur l’utilité de leur stratégie industrielle, donnent l’impression de parler dans le vide et les succès réalisés sur le terrain dans le domaine de la relance de l’industrie mécanique (Renault, Mercédès Benz) notamment, ne suffissent apparemment pas à donner du souffle à une volonté politique qui ne s’exprime pas avec assez de force. On en a pour preuve que l’appel à projets industriels pour dix-huit filières lancé, en juillet dernier, par le ministère du Développement industriel, n’inspire pas beaucoup de commentaires de la part des opérateurs nationaux.

 

0,8 % du PIB

 

En fait, il y a un véritable problème de communication entre le gouvernement et ses partenaires économiques. Chacun voit midi à sa porte et cela gâche toute tentative de relance de l’industrie nationale. Il est pourtant clair, qu’aucun des deux acteurs ne peut réussir quoi que ce soit sans le consentement de l’autre. Cette fracture que les multiples tripartites n’ont pas su colmater, oblige le gouvernement, en désespoir de cause, de repartir à la case départ et tenter de sauver, pour la énième fois, le secteur public avec cette fois, une autre nuance, celle du partenariat avec des groupes étrangers. Il fera cavalier seul tant qu’il ne saura pas faire adhérer les opérateurs privés à la stratégie industrielle. Résultat : les pouvoirs publics peuvent réussir (ils ont l’argent et l’apport technologique de l’étranger), mais ils le feront en deux fois plus de temps.

Enfin, deux chiffres pour la route : la production industrielle représente actuellement 0,8% de la production nationale. Elle participe à hauteur de 5% au produit intérieur brut (PIB) du pays.

Saïd BOUCETTA



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