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Le comité des droits de l’homme de l’ONU condamne à nouveau d’Algérie

SOS disparus exige des enquêtes approfondies et la vérité


16 Juin 2014 | 17:36
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Les cas de disparitions forcées poursuivent l’Algérie même dans les couloirs de l’ONU. Ses manquements aux exigences du pacte international relatif au droit civils et politiques lui ont valu une 19ème condamnation par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Traitant les cas individuels des disparitions forcées, ce Comité a infligé, tout récemment, deux nouvelles condamnations à l’Algérie. Pour les cas de Ali Lakhdar-Chaouch et Mohemed Mehalli.


Auteur : Saïd Rabah


 

« Le Comité des droits de l’Homme de l’ONU constate pour les 25 et 26es fois que l’État algérien a violé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) », précise la porte-parole du collectif des familles des disparus en Algérie (CFDA), Nassira Dutour, lors d’une conférence de presse animée, aujourd’hui 16 juin à Alger.

Selon elle, le Comité, dans ses constatations, indique que l’Algérie a violé le droit à ne pas être torturé (art. 7), le droit à ne pas être détenu arbitrairement (art.9), le droit à la personnalité juridique (art. 16) ou le droit à ne pas subir d’immixtion illégale ou arbitraire du domicile (art.17).

Ce faisant, cette instance onusienne, dont l’Algérie est membre, demande aux autorités de mener des enquêtes approfondies et rigoureuses sur le sort des disparus et à poursuivre, juger et punir les responsables des violations.

Ces condamnations, précise Nassira Dutour, ont eu lieu suite à l’introduction de deux communications présentées par le CFDA concernant les cas de « disparitions forcées » de Mohamed Mehalli et Ali Lakhdar-Chaouch « ainsi que les violations infligées aux membres de la famille » de l’un d’eux. Ali Lakhdar-Chaouch, rappelle-t-elle, était un jeune chirurgien orthopédiste dans un hôpital public.

Il avait 27 ans au moment de son enlèvement. « Les agents de la sécurité militaire qui ont effectué l’arrestation ont déclaré aux témoins, les collègues d’Ali, qu’ils n’avaient que quelques questions à poser à ce dernier et qu’il serait rapidement relâché », précise-t-elle, indiquant que ses parents ont déposé plusieurs plaintes en 1997 et 2004, sans suite.

Mohamed Mehalli, lui aussi, a été arrêté en 1998 alors qu’il est parti en voiture au marché. C’était la dernière arrestation avant sa disparition. Auparavant, l’homme de 62 ans et sa famille ont subi un véritable harcèlement, des arrestations et des tortures.

A l’occasion de ces nouvelles condamnations, le CFDA appelle les autorités à mener « des enquêtes approfondies et rigoureuses sur les disparitions en fournissant des informations aux familles », à libérer les « disparus au cas où ils sont toujours maintenus en détention au secret ou en restituant leurs dépouilles en cas de décès » et poursuivre, juger et punir « les responsables des crimes commis ». L’association demande également une indemnisation des victimes « de manière appropriée » et l’abrogation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et ses textes d’application.



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