Acueil Commentaire Le foot, enfin


Court-circuit

Slimane Laouari

Le foot, enfin


  Slimane Laouari     laouarisliman@gmail.com

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Maintenant que la fièvre de la coupe du monde est redescendue à une température plus raisonnable, il nous faudra bien une pause-lucidité. Nous en avons bien besoin, pour revoir, en un serein ralenti, pour rester dans la périphérie du jargon foot, tout ce qu’on «nous a fait» avec la participation de la sélection nationale à cette compétition. Bien sûr, on s’y attendait et nos capacités d’indignation étant à un niveau d’érosion critique, nous avons fini par trouver ça «normal». Après tout, ne pas s’indigner face à une récupération politique écœurante de la «performance» sportive de l’Equipe Nationale de football n’est pas le plus lâche de nos renoncements. En l’occurrence comme en d’autres cas, il est encore «heureux» que nous ayons toujours la piètre consolation d’avoir vu pire. Alors qu’on ruminait quelques interrogations du genre «jusqu’où ils peuvent aller?», eux, comme d’habitude, ne se sont pas posé de question. Ils savent le niveau zéro de notre disponibilité aux vraies colères et ce n’est pas le foot, plutôt hallucinogène que vitamine C, qui allait changer les choses. Il ne manquait plus qu’à prétendre que les Algériens vivaient «l’épopée» des Verts en parfaite communion avec leurs dirigeants qu’ils devraient remercier dans chaque égosillement pour que la boucle soit bouclée. Et ça a donné ce que tout le monde a vu. Des dirigeants qui ont grossièrement plastronné à chaque mouvement des joueurs sur et en dehors du terrain. Une générosité de maquignon dans un bar à putes envers les supporters qui se sont déplacés au Brésil, allant jusqu’à la promesse d’un… pont aérien en cas de qualification aux quarts de finale. Un imam qui remplace le psi. Une fetwa clandestine pour permettre aux joueurs de bouffer pour bien représenter un pays où les fetwa publiques appellent au lynchage des «casseurs de ramadhan». Des défaites fêtées comme des victoires. Une victoire sur le score… d’un but partout. Un bus impérial pour accueillir une équipe après son… élimination. Une mémorable déculottée pour un Etat dont on a poussé le Président à demander à un entraineur de «rester» et qui est quand même parti. Un prince qatari, financier des terroristes qui ruinent les pays arabes à qui on a promis de ramener sur un plateau les héros du… monde arabe en coupe du monde. Et si on se tournait maintenant vers la coupe du monde, histoire de voir un peu de foot?