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Réforme de l’Education nationale

Le diagnostic est-il faussé d’avance ?


22 Juillet 2014 | 09:12
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Contrairement à toutes les autres femmes du gouvernement Sellal, Noria Benghebrit, ministre de l’Education parait la plus volontaire et n’hésite pas à se mettre au devant de la scène et essayer d’imposer ses idées et ses visions pour ce secteur stratégique et qui a manifestement besoin d’un profond toilettage pour sortir de ses innombrables problèmes.


Auteur : Amina Hakem


Dire que l’Education en Algérie est sinistrée c’est un euphémisme. Depuis des années, le système éducatif n’arrive plus à assurer sa mission première, à savoir former une élite capable de relever les grands défis auxquels fait face le pays. Mais la nouvelle ministre ne ménage pas ses efforts et se démène comme elle peut pour faire bouger  les lignes. Certains disent qu’elle va un peu vite, trop vite même, en tout cas plus vite que la musique. Lors de la dernière conférence nationale sur l’évaluation d’étape de la réforme de l’école, elle a tracé ses grandes lignes et exposé sa vision sur les changements qui doivent être pris en esquissant sa stratégie pour, comme elle l’a déclaré, secouer l’école algérienne. Une critique à peine voilée envers l’un de ses prédécesseurs Aboubakr Benbouzid qui apparemment a fait entrer l’école algérienne dans une longue léthargie de laquelle elle n’arrive toujours pas à s’extirper.

Bien sur le constat fait par la ministre est partagé par l’ensemble de la société algérienne, mais les remèdes qu’elle préconise seront-ils les meilleurs pour changer ce catastrophique état de fait. Personne ne remet en doute les bonnes intentions de Mme Benghebrit, mais certains spécialistes pensent que la ministre se trompe de méthode en croyant qu’il suffit de tracer un cap pour voir l’école algérienne se redresser comme par enchantement La ministre semble, et c’est son talon d’Achille, accorder très peu d’importance, aux résistances qui se trouvent au sein de l’Education même. Elle n’accorde ainsi que peu d’importance aux résistances tenaces d’un syndicalisme radical qui ne rate aucune occasion pour pourrir chaque année scolaire et freiner toute amorce de réformes. Les précédents responsables de ce secteur se sont ainsi trouvés plus occupés à régler les multiples revendications salariales et autres qu’à vraiment mettre en œuvre leur stratégie de réforme. L’Education est aussi devenue un secteur très politisé où s’affrontent plusieurs dogmes et doctrines parfois extrêmes entre radicaux religieux et laïques. La grande faiblesse de la ministre est de croire que le salut de l’école algérienne est purement pédagogique. Et, partant de là, elle a tracé toute sa stratégie sur cette vision, alors que le problème est beaucoup plus complexe que cela, et relève d’un choix beaucoup plus vaste et malheureusement trop politique. Donc et même si l’engagement de Noria Benghabrit est sincère et volontariste, il reste n néanmoins à relever qu’il repose sur une grave  erreur de diagnostic qui risque de tout fausser.



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