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Libye

Bras de fer à l'arme lourde


02 Juin 2014 | 13:02
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Huit soldats et deux civils ont été tués ce matin à Benghazi, dans l'est de la Libye, dans de violents affrontements ayant opposé des groupes islamistes et des forces armées loyales à un général dissident. Des groupes islamistes, dont Ansar Asharia, ont attaqué à l'arme lourde un camp militaire, faisant des morts et des blessés, a affirmé le colonel Saad Al-Werfelli, commandant de la base aérienne de Benghazi et loyal au général dissident Khalifa Haftar.

Les heurts ont fait au moins dix morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan de deux hôpitaux de la ville. "Des forces des Brigades (islamistes) de 17 février de Rafallah al-Sahati, d'Ansar Asharia et du Bouclier de Libye ont bombardé tôt lundi (ce matin) le camp 21, cernant les soldats qui y étaient et faisant des morts et des blessés", a poursuivi le colonel Al-Werfelli. Ce camp appartient aux unités d'élite de l'armée libyenne à Benghazi qui avaient apporté son appui au général Haftar. En riposte, les forces de l'armée de l'air loyales au général dissident ont mené des raids aériens contre les assaillants, a ajouté cet officier.

Des images postées sur les réseaux sociaux ont montré un hélicoptère de combat lancer à plusieurs reprises des missiles sur des positions d'islamistes présumés. Sur sa page Facebook, la Brigade islamiste du "17 février" a nié toute implication dans l'attaque. Ces affrontements qui se poursuivaient dans la matinée sont les plus violents depuis ceux du 16 mai lorsque le général Haftar avait lancé sa campagne "Dignité" pour éradiquer les "groupes terroristes" dans l'est du pays. Ceux-ci ont fait au moins 76 morts. Ce regain de violence a entraîné ce matin la suspension des examens de fin d'année dans les lycées de Benghazi, selon le ministère de l'Education, tandis que des appels de collecte de sang ont été lancés par des hôpitaux.

 

Le gouvernement d’al-Theni condamne

Hier, les forces du général Khalifa Haftar avaient déjà mené de raids aériens contre les groupes islamistes radicaux dans la ville de Benghazi, est de la Libye, s'attirant les foudres d'Al-Qaïda qui a appelé à combattre cet "ennemi de l'islam". Selon Sagr Al-Jerouchi, "chef des opérations des forces aériennes" loyales au général Haftar, ces raids ont visé leurs objectifs "avec précision". Il fait état notamment d'un ancien palais où des membres du groupe jihadiste Ansar Asharia tenaient une réunion. Les raids ont visé aussi un camp de "la brigade des martyrs de 17-Février", selon un membre de la brigade.

Le gouvernement sortant d'Abdallah al-Theni a condamné les "bombardements qui ont semé la peur et la terreur parmi les civils", dans un communiqué publié en début de soirée sur son site internet. "Au moment où le gouvernement dénonce le terrorisme, les assassinats, les enlèvements et la terreur contre les citoyens, commis par certains groupes au nom de la religion, il n'approuve pas ces actes (les raids) de la part de parties affirmant parler au nom de l'armée libyenne", a-t-il ajouté

 

Pour Haftar : « pas de retour en arrière »

Après avoir obtenu le ralliement de plusieurs unités de l'armée, le général Haftar, 71 ans a réitéré sa volonté d’aller jusqu’au bout. Affirmant avoir un "mandat" du peuple libyen pour combattre le "terrorisme", il a proclamé dans un message récent lu sur une télévision privée qu'il n'y aurait pas de retour en arrière dans son offensive. "Pas de retour en arrière, jusqu'à la libération du pays, le rétablissement de la sécurité et la stabilité et la consécration de la liberté et la démocratie", avait-il dit depuis l'est de la Libye. Des milliers de Libyens l'avaient acclamé aussi bien à Tripoli qu'à Benghazi, saluant son opération baptisée "Dignité" contre les "groupes terroristes".

 

Iles Sad

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