Acueil Commentaire Le bac avant les lauréats


Le court-circuit

Slimane Laouari

Le bac avant les lauréats


  Slimane Laouari     laouarisliman@gmail.com

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C’est aujourd’hui le bac. Pour des milliers de lycéens algériens, c’est assurément un grand jour. Que voulez-vous, l’érosion subie par ce prestigieux examen n’est pas encore venue à bout de toutes les sensations qu’il procure. Il est quand même des choses contre lesquelles l’incurie des responsables ne peut rien, en dépit de sa persévérante ténacité. Du « prestigieux » examen dont on a souvent dit de manière un peu trop péremptoire qu’il est la « clé de l’avenir », il  ne reste qu’un ersatz laminé sur tous ses angles. En termes de savoir, il est déjà heureux que ses lauréats sachent encore lire et écrire. En termes de perspectives professionnelles, il n’entretient presque plus aucune illusion. Enfin, en termes de promotion sociale, il fait rire face à ce que propose la table de cigarettes ou le bout de parking.  D’année en année, le bac se dévalorise à mesure que sont revues à la baisse les ambitions pédagogiques et sociales tracées à une école depuis longtemps déjà installée dans la banqueroute.  C’est pour tenter de faire oublier tout ça, c'est-à-dire l’essentiel, que ceux qui sont aux affaires- avec ou sans jeu de mots- de l’éducation nationale reviennent à l’orée de chaque été  nous faire prendre les vessies pour des lanternes. En ergotant sur les chiffes et quelques redondances. Le nombre de candidats d’abord, qu’on prend le soin de détailler comme si chaque « précision » était une éclatante performance. Puis le nombre de centres de vacances, de surveillants, de correcteurs… Arrivent enfin les « conditions de déroulement des épreuves » qui sont évidemment toujours « « idéales ». Il fallait écouter la nouvelle ministre de l’éducation avertir contre la triche pour comprendre où on en est. Il fallait aussi entendre ce brave haut fonctionnaire du ministère de l’éducation clamer que « les épreuves porteront sur des sujets étudiés en classe ! Des sujets pas très difficiles, à la portée de n’importe quel élève moyen » !! Mais il y a mieux, c’est-à dire pire. N’a-t-on pas entendu un autre responsable se « féliciter » de l’augmentation du nombre de candidats mal voyants ou encore de candidats… prisonniers ?

 laouarisliman@gmail.com

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