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Irak – Après Mousssoul hier, Baïji tombe ce matin

« Nous venons pour mourir ou prendre Baïji »


11 Juin 2014 | 12:15
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Les insurgés continuent de gagner du terrain. Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui se sont emparés de Mossoul hier mardi, la deuxième ville d'Irak, progressent dans la ville pétrolière de Baïji, où ils ont incendié un tribunal et un poste de police, rapportent ce mercredi des responsables de la sécurité.


Auteur : Iles Sad


Djassim al Kaïssi, un habitant de la ville, a déclaré que les miliciens islamistes avaient également conseillé aux policiers et aux militaires de ne pas les affronter. "Dans la soirée d'hier, des hommes armés ont pris contact par téléphone portable avec les principaux cheikhs tribaux de Baïji et leur ont dit: 'Nous venons pour mourir ou prendre Baïji, nous vous conseillons donc de demander à vos fils dans la police et l'armée de déposer leurs armes et de se retirer avant la prière du soir'," a-t-il dit. Les islamistes sont entrés plus tard dans la ville à bord d'une soixantaine de véhicules. Ils ont libéré des détenus.

Baïji, ville située à mi-chemin de Bagdad et Mossoul, abrite une raffinerie protégée par quelques 250 gardes qui auraient accepté, lors de négociations avec une délégation de chefs tribaux envoyés par les djihadistes, de se retirer en échange d'un sauf-conduit vers une autre ville, ajoutent ces sources. La raffinerie de Baïji est la plus grande d'Irak, fournissant des produits pétroliers à la plupart des provinces du pays. Un ouvrier du site a déclaré que les employés du matin n'avaient pu prendre leur travail.

Moussoul tombe à l’aube

Hier mardi, pour la première fois, les jihadistes se sont emparés de toute une province irakienne, celle de Ninive, sans doute la plus importante du pays en raison de ses immenses gisements pétroliers, infligeant un revers aussi inattendu que dévastateur au gouvernement irakien. Les jihadistes, qui, pour l’essentiel, appartiennent probablement au mouvement ultraradical de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), contrôlent désormais Mossoul, la capitale provinciale qui compte 2 millions d’habitants, ce qui en fait la seconde ville du pays.

Les civils dans le désarroi

« Vous les vouliez, on vous les laisse ». C’est ce qu’aurait dit un militaire à des habitants sur place avant de prendre la fuite, selon un témoin. Les divers témoignages recueillis par l’AFP et Reuters donnent en effet l’impression que les forces de sécurité ont largement débordée.

Des militaires et des policiers ont ainsi abandonné leurs véhicules et ôté leurs uniformes pour ne pas être capturés ou tués par les rebelles. Les postes de police ont été incendiés et les prisons vidées de leurs détenus. «Toutes les unités militaires ont quitté Mossoul et les habitants ont commencé à fuir» vers le Kurdistan, a reconnu, devant l’AFP, un officier de haut rang. La facilité avec laquelle les rebelles se sont emparés de cette ville immense donne à penser que les directions militaires ont refusé le combat et qu’elles ont sans doute été infiltrées par les rebelles.



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