Acueil Commentaire Dette ou pas, le monde ne changera pas


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Said Boucetta

Dette ou pas, le monde ne changera pas


  Said Boucetta     said65dz@gmail.com

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Le monde est franchement bizarre par fois. Ce sont les plus endettés qui s’offrent la meilleure qualité de vie. Ce n’est pas un signale positif que l’on envoie aux générations futures de terriens. Les enfants et petits enfants des super-endettés d’aujourd’hui auront une toute petite et simple analyse à faire : ce n’est pas le fric qui fait la fortune des nations, mais l’importance de son arsenal militaire. Ce n’est pas faux ! Tenez par exemple. En 2003, l’Amérique était déjà gravement endettée et l’Irak avec son sous sol contenants des milliards de barils de pétrole, étaient l’une des nations les plus riche au monde.  Plus de neuf ans après l’invasion, l’Irak est toujours potentiellement riche et l’Amérique encore terriblement endetté, pourtant l’Américain se paye le même steak qu’en 2003 et l’Irakien doit supporter des coupures d’électricité à cinquante degrés à l’ombre.

Reconnaissez que la situation est on ne peut plus bizarre, enfin en théorie seulement. Dans la réalité capitaliste que nous vivons présentement, l’argent n’appelle pas forcément l’argent, mais de gros gros problèmes. Il faut donc se mettre en tête que le plus bel investissement des Etats Unis d’Amérique reste leur complexe militaro-industriel. Après ça, les sous deviennent une pure fiction. Donc, qu’ils se fichent une dette de plus de dix sept mille milliards de dollars, ça ne leur fera pas plus de mal qu’une piqûre de moustique.

C’est exactement l’effet (en vrai) des AA de Standard And Poors. L’Américain de tous les jours va aller bosser comme avant et pourrait même envoyer un ou deux dollars aux ONG qui s’occupent des Somaliens qui crèvent physiquement de faim, sans être endettés auprès de qui que ce soit. Bien entendu, il pourrait donner plus s’il n’y avait pas cette fichue dette qui fait plonger son pays dans la crise. Mais bon, il sait très bien qu’il n’en mourra pas, que ces enfants et ses petits enfants vivront dans la même situation. Il sait aussi que les enfants et les petits enfants de Somaliens, qu’il sauvera avec ses deux ou trois dollars, auront sans aucun doute besoin de la générosité de ses descendants pour tenir le coup.

Pris individuellement, l’Américain est vraiment gentil. Mais n’allez surtout pas lui demander de rembourser sa dette, de ne plus vivre au dessus de ses moyens. Ce genre de trucs ne se dit pas à un type dont le pays détient un arsenal militaire capable de détruire plusieurs fois la planète. Il faut juste attendre qu’il se débrouille une idée géniale, du genre Facebook ou autres inventions à plusieurs dizaines de milliards de dollars de plus-value. Enfin, une ouverture sur une autre façon de voir les choses, un saut vers le futur, comme on l’appelle. Ou si vous voulez un autre gadget pas cher, tellement pas cher que même le Somalien qui crève de faim pourrait se l’offrir, comme le téléphone portable par exemple.

La morale de l’histoire tient en une phrase : ne vous cassez pas trop la tête, le monde n’est pas prêt de changer…