Acueil Commentaire Une seconde vie pour les uns et une deuxième mort pour d’autres


Conjoncture

Said Boucetta

Une seconde vie pour les uns et une deuxième mort pour d’autres


  Said Boucetta     said65dz@gmail.com

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La scène nationale s’anime sérieusement en ce début de saison estivale. L’opposition a vraisemblablement réussi son union et le pouvoir donne l’impression de ne pas être totalement fermé au débat. L’Algérie avance donc. Cependant, elle avance en traînant son « pêché mignon » ou sa verrue. Elle n’arrive pas à s’en défaire. Dans cette lutte au pouvoir, du reste tout à fait compréhensible par le commun des Algérien, il y a tout de même une sorte d’empressement difficilement explicable dans le lexique démocratique algérien. Cette nouvelle tendance à se la jouer « ouvert » et « tolérant » au-delà des lignes rouges relève de l’inconscience.

Nous ne sommes pas au lendemain d’une guerre où il va falloir trouver une place et une mission au perdant, histoire d’éloigner toute idée de « génocide ». L’Algérie, les effets du printemps noir l’attestent, est encore de plein pied dans sa guerre contre l’obscurantisme. Croire que c’en est fini de l’idéologie obscurantiste et totalitaire après une guerre féroce, une concorde civile et une réconciliation nationale, c’est mal connaitre l’hydre intégriste.

C’est exactement la faute commettent le pouvoir et l’opposition en associant des personnalités  du parti dissous à leurs dialogues respectifs. Cette façon de faire remet en selle l’intégrisme radical et lui donne une crédibilité qu’il ne devrait pas avoir, après tout le mal qu’il a fait au pays.

Dissoudre l’islamisme radical dans le système politique et l’obliger à respecter des règles de conduite républicaines est proprement la grande farce du double dialogue en cours. Les leaders de l’opposition comme les tenants du pouvoir ne savent peut être pas que dans nos mosquées, les crânes de nos jeunes sont bourrés de nouveaux concepts « imaginés » par les grands intégristes de Doha et d’ailleurs et assumés par les islamistes en costume, associés aux dialogues.

Que nos démocrates aillent donc discuter avec un petit jeune sortant d’une mosquée. Ils apprendront que les Algériens sont des sunnites. Pas sunnites comme l’entendent nos cheikh. Non ! Dans ce mot, on met une charge politique inquiétante. La raison en est qu’un sunnite doit haïr le chiite et le combattre. Le jeune sortant de la mosquée tentera d’expliquer à nos démocrates que les vidéos choquantes sur les massacres en Syrie, postés par les intégristes, sont certes horribles, mais les victimes méritaient leur sort. Nos démocrates apprendront également que le premier devoir d’un algérien sunnite, ce n’est ni défendre son pays, ni faire le bien, mais protéger son frère sunnite en Syrie.

Ces propos ne son pas inventés. Méditez donc, messieurs les démocrates du pouvoir et de l’opposition.