Acueil Commentaire «Egyptiennerie»


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Abdelhamid Benhamla

«Egyptiennerie»


  Abdelhamid Benhamla    

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Le Maréchal Al Sissi est déjà, dans la pratique,  le Rais de l’Egypte. Il s’entretient avec l’intelligentsia égyptienne pour préparer l’ «à venir» du pays. Il vante devant elle la puissance de son armée. On peut oser dire que c’est de bonne guerre. Il dit pouvoir atteindre l’Afrique du nord en 03 jours. Avait-il précisé que ce sera pour aider les armées, tunisienne, algérienne et marocaine, en déroute ou en danger comme le précisait un démenti laconique. En tout cas, un professeur d’une université ayant participé à la rencontre avec le Maréchal avait compris dans le propos qu’il avait entendu que l’armée égyptienne pouvait occuper l’Algérie en trois jours.

Le quotidien français, le Monde du 03 Avril, repris par le Canard Enchaîné, le 09 du même mois, affirme «qu’on ne badine pas avec l’image du candidat Sissi».

Un agriculteur égyptien a été récemment condamné à un an de prison ferme «pour avoir affublé son âne d’un poster à l’effigie du général» et «avoir coiffé l’animal d’une casquette militaire avant de le chevaucher dans son village». Au passage, précisent ces deux journaux, «on apprend qu’en égyptien, Sissi signifie mulet». 

Mais quelle mouche a piqué ce fils de petits commerçants cairotes, chargé par l’armée (sic) pour présenter sa candidature à la présidentielle qui aura lieu dans les semaines à venir, pour s’attaquer à l’Algérie ; au moment où les choses ont tendance à s’apaiser entre les deux pays. 

Cet ancien chef des services du renseignement militaire qui a grandi à l’ombre de l’ancien régime, a su mettre à profit la chute brutale de son mentor, Hosni Moubarak, pour épouser la Révolution de Janvier et, plus tard, faire détrôner le président qui l’a nommé au poste de ministre de la défense et commandant suprême des Forces Armées. C’était le jour même où le Maréchal Tantaoui avait été révoqué par le président Morsi, dont la présidence n’a été rendue possible que grâce à ce Tantaoui.

La gratitude en politique n’existe pas. Le futur président sait pertinemment que «sa popularité» ne sera qu’un feu de paille tant les préoccupations et les ambitions du peuple égyptien sont immenses. Il ne pourra pas entretenir longtemps un semblant de consensus, même s’il retrouve le bâton de Moise.

On lui reprochera, entre autres, selon un responsable d’Amnesty International, son initiative pour les «tests de virginité» auxquels procédaient ses soldats sur les jeunes femmes qu’ils arrêtaient dans les manifestations après la révolution. La justification était qu’il fallait protéger les soldats contre le risque d’être accusés de viol par ces jeunes femmes.

Son seul grand souci, après les «élections», serait de préserver son alliance stratégique avec les Etats Unis et ses relations avec les pourvoyeurs de fonds du Golfe.  Que fait l’Algérie dans la néo littérature politique égyptienne? Occuper l’Algérie? Pourquoi et à quelle fin? On serait tenté de poser la question suivante: l’Algérie serait elle plus proche que le Sinaï, interdit à l’armée égyptienne depuis les accords de Camp David? Sauf si…