Acueil Commentaire La constitution d’ici, du futur et le Wali de Tiaret


Les choses de la vie

Abdelhamid Benhamla

La constitution d’ici, du futur et le Wali de Tiaret


  Abdelhamid Benhamla    

Articles précédents

- Nostalgies ?
- La mouche qui a piqué M6
- La France au Mali, comme si elle n’est jamais partie

 

La révision de la constitution a bien été un engagement de campagne du président candidat, aujourd’hui totalement président, dans toute la plénitude de ce que lui consacre la Constitution qu’il avait adaptée lui-même, à sa mesure et à la mesure de ce que nous n’avions pas tous, tout soutenu. Ce n’était pas à cause de notre désintérêt envers les pouvoirs publics mais du désintérêt de ceux-ci envers le peuple que nous sommes. Ils ont choisi l’allégeance des personnels des assemblées dites élues pour consacrer des changements. Un pragmatisme de mauvais aloi. Un raccourci pour faire sûr et pour préserver une démocratie bien encadrée dans l’intérêt bien compris de la stabilité qui est aussi, dans le cas de l’Algérie, synonyme de stagnation et de pourrissement politique. A quoi sert une constitution si elle est, à chaque fois que non nécessaire, violentée. Trois exemples pris au hasard sont révélateurs La Daira, une « institution »que ne reconnaissent pas les constitutions domine l’activité des assemblées élues locales, pourtant, elles sont tout à fait constitutionnelles et légales. Le Chef de Daira est maire autant de fois que le nombre de communes qui lui sont territorialement rattachées. Les pouvoirs publics ont bien crée un gouvernorat en reconnaissant que c’est a- constitutionnel, pour ne pas dire inconstitutionnel. Cette structure est traitée par Bouteflika, depuis le Golfe arabique, de gouvernement dans le gouvernement. Une structure qui n’a pas de compte à rendre à une quelconque hiérarchie, répétait-il à l’envi. Depuis, rien n’a changé à part le nom. On sait aussi qu’elle dépend de la présidence et non du ministère de l’intérieur. Elle sert à quoi une constitution alors? Elle ne sert même pas à encadrer l’action des Walis. Celui de Tiaret, par exemple, est allé à la Mecque pour un pèlerinage qui pourrait être mérité pour chaque musulman en fin de parcours, après une vie intense, un peu libertine ; enfin pas du tout orthodoxe. M. le Wali avait décidé avant son départ de ne plus autoriser la création de nouveaux établissements de restauration où sera servi l’alcool. Il précisait, néanmoins, qu’il ne fermera pas ceux existant y compris certainement les bas fonds et la vente non autorisée de ce produit sur la voie publique et les « mistate », pourtant sévèrement combattue par les textes législatifs et réglementaires. Un responsable de quelque niveau qu’il soit doit appliquer et faire appliquer la loi ou partir. Avant de réviser la constitution, il faut d’abord la sacraliser et la prémunir contre ceux qui sont payés par l’argent des contribuables, tous les contribuables y compris ceux qui produisent, importent, commercialisent et consomment l’alcool.