Acueil Commentaire Conférence de presse ou tribune ?


Court-circuit

Slimane Laouari

Conférence de presse ou tribune ?


  Slimane Laouari     laouarisliman@gmail.com

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Le ton à la limite de l’arrogance et le verbe un peu plus tranchant que d’habitude, Ahmed Ouyahia était plus en tribune qu’en conférence de presse. Dans sa déclaration préliminaire comme dans ses réponses aux questions des journalistes, il s’est surpassé pour ne laisser aucune place au doute : il est venu en découdre. Et pour tous ceux qui, logiquement ou « légitimement » attendaient de lui un effort de communication, voire de didactique, ils en ont eu pour leurs frais. A aucun moment, le « ministre d’Etat directeur de cabinet du Président de la république » ne donnait l’impression de prolonger des consultations qu’il a tout de même du mener avec plus de doigté diplomatique. A commencer sans doute par l’affirmation implicite de son statut de circonstance, il était résolument dans l’habit de l’autorité venu dire à l’opinion comment les choses doivent se passer, plutôt que dans le casque d’écoute qui envoie vers une oreille attentive ce que peuvent lui dire les autres. Le ton comme la posture ne lui ont pas pour autant épargné quelques aberrations monumentales mais il savait la difficulté technique à le confondre dans un exercice cousu de fil blanc. Enfin,  si tant est que c’est un souci pour lui. Des aberrations aussi monumentales, comme celle qui font du terroriste Madani Mezrag une personnalité nationale et de Hocine Ait Ahmed un homme juste « respectable » qui devrait se suffire d’être « représenté » par le délégué aux consultations de son parti. Ou alors quand il a déclaré, solennel et sentencieux que le FIS ne reviendra pas. Mais il suffisait de laisser Ahmed Ouyahia aller au bout de sa pensée pour être « rassuré » : le courant… salafiste est une réalité politique en Algérie et il faudra en tenir compte !  Et enfin quand il tente de nous convaincre que le président de la république est entièrement rétabli de sa maladie et qu’il exerce ses fonctions le plus normalement du monde. Maintenant, on sait. Être confondu, ce n’est toujours pas un souci pour lui. Si des fois, quelqu’un en a douté un instant. La révision de la constitution est déjà une autre histoire.

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