Le destin nous joue parfois de bien vilains tours. Massimiliano Allegri a toujours pensé lors de l’hiver 2012 alors qu’il était encore entraineur de l’AC Milan que si Adriano Galliani lui avait recruté un certain Carlos Téves, son histoire avec le septuple champion d’Europe aurait été bien différente. Pour son grand retour en Lombardie, et en tant qu’ancien Manager des Rossoneri, Allegri accueilli par des sifflets de la part du public de San Siro est resté de marbre– le technicien de la Juventus s’offre pourtant une éclatante revanche sur le sort. Un plat servi très froid comme le dit le célèbre adage. Ce succès, la Juve le doit essentiellement à l’apache. L’Argentin auteur d’une superbe prouesse sur une passe lumineuse de Pogba offre les trois points de la victoire à la vieille dame qui enregistre sa troisième victoire en autant de match en championnat. Les Milanais, de leurs côtés enregistrent leur tout premier revers sous la houlette de Pippo Inzaghi, trop timides les Rossoneri et face à la Juve, ça ne pardonne pas.

 

Si la victoire des turinois s’est faite sur un score étriqué, il n’en demeure pas moins que ce succès est amplement mérité. En face, Milan a voulu jouer de la même façon qu’au Tardini en misant tout sur les contres attaques (Sans jamais penser à construire). La Juve réalise donc le carton plein, neuf points sur neuf, quatrième victoires en autant de matches (Toutes compétitions confondues) et un but toujours inviolé. Milan pour sa part a encore beaucoup de travail pour espérer jouer les outsiders, le Scudetto est une affaire entre la Juve et l’AS Rome.

Le film du match :

Dès l’entame, la vecchia signora prend le jeu à son compte et inquiète rapidement Abbiati sur une tentative du droit de Pereyra à l’entrée de la surface de vérité (7’).  Milan tente de réagir uniquement par des contres bien emmenés par l’ancien Parisien Menez qui se montre toutefois trop individualiste pour faire trembler une arrière garde piémontaise sure de sa force.  Le match devient par la suite très tactique, les deux formations se contentent d’attendre sans presser le porteur du ballon en espérant uniquement une éventuelle erreur adverse pour planter une banderille. Les occasions, cependant, ne manquent pas : à la 27^ème minute, Honda de la tête prend le meilleur sur Asamoah et Chiellini mais Buffon veille au grain. Entre la 31^ème et la 34^ème, c’est au tour des champions d’Italie de faire trembler le tout San Siro. Abbiati doit en effet réaliser des prouesses pour empêcher dans un premier temps Llorente puis dans un second Pereyra d’offrir l’ouverture du score aux Bianconeri. A la trente-cinquième minute, Allegri perd Caceres Martin victime d’une blessure et le remplace par l’international Italien Angelo Ogbonna. Ce coup du sort ne frêne toutefois pas les ardeurs des visiteurs qui trouvent même le poteau sur un tir de Marchisio (Un tir du gauche à l’entrée des dix huit mètres 38’).

  Le début de deuxième mi-temps est pour le moins que l’on puisse dire soporifique. Milan est en attente d’on ne sait quoi, la Juve, elle presse mais sans grande conviction. A l’heure de jeu, il ‘’Principino’’ Marchisio est une nouvelle fois tout proche de débloquer la marque des suites d’un corner bien botté par Tévez.  Vient alors la soixante et onzième minute, l’apache et Pogba confectionnent une triangulaire géniale juste à l’entrée de la surface adverse, Abate et Rami se font en un seul coup éliminés et Tévez n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (0-1, 71’). La Juve a fait le plus dur, moment choisi par Filippo Inzaghi pour tenter le tout pour le tout, le coach Lombard passe en 4-2-4 en incorporant Bonaventura à la place d’El Shaarawy, Torres à la place de Poli et sort aussi Honda pour Pazzini. Mais ces changement n’apportent rien, les Rossoneri finissent le match sur les rotules épuisés par le pressing asphyxiant des turinois. La fin du match est tranquille même si les deux équipes réclament un pénalty (un de chaque coté sur des présumés fautes sur Marchisio et Menez) mais Rizzoli, l’excellent arbitre de la dernière finale de coupe du monde ne bronche pas. La Juve gagne à San Siro, Allegri lui peut savourer sa revanche.

La statistique clé :

Les entraineurs changent mais l’écart de niveau demeure inchangé. La Juve s’adjuge une quatrième confrontation directe consécutive face à son eternel rival Milanais. En plus, la vieille dame n’a plus encaissé de but depuis un moment, pas mal du tout !

L’homme du match :

Carlitos Tévez : un véritable Fuoriclasse. Capable à lui seul de sublimer toute l’équipe. Une nouvelle fois, il débloque le match à un moment tendu trouvant l’espace nécessaire dans un mouchoir de poche. Sa feinte avant le but est une pure merveille. Sans trop se faire remarquer, il en ait à quatre réalisations en autant de matchs cette saison toute compétition confondue.

Le pire :

Stephan El Sharaawy : Caceres le freine rapidement avant qu’Ogbonna ne prenne la relève. Ce match est d’un tout autre niveau que celui ou il avait plus ou moins brillé face à la Lazio et ça s’est senti. Physiquement pas au point, difficile de faire mieux dans ces conditions.

La déclaration :

Carlitos Tévez : On s’attendait à un match aussi fermé. Eux (Milan) restaient sur deux victoires. En ce qui nous concerne, nous étions conscients de nos forces et nous sommes venus ici avec la conviction et l’envie de nous imposer. On ne leur a laissé aucun espace, mon rôle sur le terrain me convient parfaitement même si je savais que ça allait être compliqué face à De Jong.

 

Fiche technique complète du match :

Serie A –Tim (Troisième Journée)

AC Milan 0-1 Juventus de Turin (Tévez 71’)

Stade : San Siro (Milan, Lombardie. Italie)

Affluence: à guichets fermés.

 

Milan (4-3-3): Abbiati; Abate, Rami, Zapata, De Sciglio; Poli (76’ Torres), De Jong, Muntari; Honda (83’ Pazzini), Menez, El Shaarawy (66’  Bonaventura).

Entraineur : Inzaghi.

 

Juventus (3-5-2): Buffon; Caceres (35’ Ogbonna), Bonucci, Chiellini; Lichtsteiner (81’ Vidal), Pereyra (76’ Vidal), Marchisio, Pogba, Asamoah; Tévez, Llorente.

Entraineur :Allegri.

 

Arbitre: Nicola Rizzoli.

Avertissements: 42’ Marchisio, 63’ Ogbonna, 84’ Muntari, 90’ 1 Torres et Asamoah.