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Le contenu Internet abandonné par l’Etat

L’Algérie en passe de perdre sa cyber-guerre


15 Juin 2014 | 01:48
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Au moment où le ministre de la Communication conditionne le soutien de l’Etat à la presse écrite par le professionnalisme dont elle est censée faire montre et sa ligne éditoriale « conciliante » pour ne pas dire d’allégeance, le « danger » pourrait venir d’ailleurs. Là où l’argent n’a pas de prise.


Auteur : Mourad Sid Ali


Les médias «non conventionnels» à l’image de la Web TV, la Web radio ou tout simplement les journaux dits électroniques sont en passe de devenir incontournable dans l’univers médiatique nationale. Le développement de ces formidables relais de communication est démultiplié par l’usage de plus en plus systématique des réseaux sociaux par les Algériens. Facebook pour ne pas le nommer est entrain de s’imposer comme une très vaste plateforme où des centaines de milliers d’Algériens convergent et se partagent les mêmes informations.

Les observateurs de la scène nationale constatent que l’Internet est entrain de devenir réellement un outil de communication, peut être plus important que la télévision et les journaux.

Cet état de fait prendra de l’ampleur avec le développement de l’accès à la Toile promis par le ministère des Postes et des technologies de l’information et de la communication qui vise une « explosion » de l’Internet à brève échéance. Au ministère des Postes et des technologies de l’information et de la communication, on parle en effet d’une plateforme de 6 millions de connexions avec un débit de l’ordre de la vingtaine de méga bits/seconde à très brèves échéances.

Celle-ci  devrait coïncider avec l’entrée en scène du programme e-Algérie, censé faire de l’Internet un outil au quotidien pour Algériens.

 

L’Etat joue sa crédibilité

 

Un état de fait qui n’est pas pour déplaire aux animateurs des Web TV, Web radio et autres sites d’information continue qui foisonnent déjà sur le Net avec la particularité de développer un discours assez dur en direction des autorités et, vont, parfois, jusqu’à user de désinformations.

Ces sites Internet ne vont pas tarder à causer de réels soucis aux pouvoirs publics qui ne peuvent pas user de censure pour un oui ou pour un non. Une telle attitude porterait d’ailleurs atteinte à la crédibilité de l’Etat algérien qui aura à gérer une sorte de dilemme. Et pour cause, il va développer des moyens techniques pour offrir à ses détracteurs l’opportunité de toucher un large public.

Les observateurs relèvent cette contradiction majeure d’un pouvoir qui tente une ouverture contrôlée des médias audiovisuels  au bénéfice d’une gestion « optimale » de l’information, tout en promettant de passer à la vitesse grand V dans un domaine où justement l’information n’est pas du tout contrôlable.

Les mêmes observateurs estiment que le gouvernement est condamné à prendre des initiatives pour ne pas laisser le terrain vierge à ses adversaires. La solution idéale serait que les pouvoirs publics encouragent d’une manière ou d’une autre la naissance d’une multitude de site Internet tournés vers l’information, avec une ligne éditoriale qui soit objective. L’Algérie ne serait pas le seul pays à agir de la sorte, puisque beaucoup d’autres Etats ont investi la Toile pour défendre leur point de vue auprès de leur citoyens.

 

Personne ne s’en occupe

 

La bataille médiatique du futur n’aura pas lieu à la télévision, ni sur les journaux traditionnels, mais bel et bien sur Internet, soulignent les mêmes observateurs qui relèvent, au passage, le très grand retard accusé par l’Algérie dans le domaine du contenu Internet. Les Sites institutionnels eux-mêmes sont mal faits et souvent dépassés sur le plan de l’information. L’on retient aussi que les sites Internet des médias publics accusent un énorme retard. On a l’impression que personne ne s’en occupe.

C’est tout de même insensé pour Etat, insistent les observateurs,  qui  investit des centaines de millions de dollars pour développer l’outil et ne pas mettre un centime sur le contenu, relèvent les mêmes sources qui soulignent l’importance d’une action volontariste de l’Etat pour occuper la Toile en même temps que d’ouvrir l’Internet à tous les Algériens.



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