Accueil Politique Tous les évènements

Retour du FIS dissous

La surprise du chef ?


07 Juin 2014 | 16:41
shadow

Ainsi le dossier n’est pas clos. Le pouvoir compte aller encore plus loin dans le dossier de la réconciliation. Il est même question de la constitutionnalisation de la réconciliation nationale tel que prévu dans le projet de révision de la Constitution.


Auteur : Amina Hakem


Pour le Premier ministre Abdelmalek Sellal « le processus de la réconciliation nationale est un acte civilisé et le dossier n’était pas clos ».

Le pouvoir a donc décidé de passer à un palier supérieur. Et même si rien n’a filtré sur les nouvelles lois qui viendront renforcer encore plus cette démarche, il est certain que tout reste possible au vu des positions franches et tranchées exprimées par de hauts responsables de l’Etat. On se rappelle tous de la déclaration du président Bouteflika lors du referendum sur la réconciliation nationale où il avait dit que pour le moment c’est le maximum que permettent les équilibres actuels.

Alors et en observant les dernières déclarations des uns et des autres, peut on déduire que les équilibres d’aujourd’hui permettent d’aller vers ce qui était impossible en 1999. Les équilibres entre les différents centres du pouvoir ont-ils basculé totalement du coté de la présidence et ira-t-on vers une amnistie totale comme il en a été question un certain temps.

Plus encore, les leaders politiques du Fis dissous, interdits d’exercice politique depuis des années, verront ils cette interdiction levée et pourront-ils activer en toute légalité et ainsi reformer leur parti sous une autre appellation ? Là aussi, le pouvoir n’a donné aucune indication claire, mais en voyant l’agitation de certains anciens du Fis, comme Madani Mezrag, on est plutôt tenté de pencher pour cette éventualité.

Actuellement, le Fis ou plutôt ses ex-leaders ne sont plus aussi puissants qu’ils ne l’étaient à la fin du siècle dernier, mais ceci justifie-il pour autant de leur donner une autre chance de revenir sur la scène politique avec tous les risques qui peuvent découler d’une telle décision. Nous ne pouvons trancher sur l’état actuel des équilibres qui prévalent au sein du pouvoir, mais il reste à se demander si la société est prête à accepter un tel deal aujourd’hui.

Le pouvoir, dans sa nouvelle stratégie, joue gros. C’est une partie de poker très serrée qu’il amorce ici. Car le but final est très clair. Il s’agit de remettre le Fis (même sous une autre appellation) sur la scène politique et de l’autoriser à prendre part aux prochaines élections locales et législatives avec l’espoir et peut être même la conviction qu’il essuiera une défaite cuisante. Une défaite qui le priverait définitivement de la seule légitimité qu’il agite à chaque fois, à savoir sa victoire « volée » en 1991 et l’arrêt du processus électoral qui s’en était suivi avec la démission du président Chadli Bendjedid.

Le risque est grand. Car personne ne peut savoir si la société algérienne a tiré toutes les conclusions, qui s’imposent, des années de sang et si elle a vraiment changé aujourd’hui ? Mais le pouvoir actuel semble convaincu que sa légitimité passe par là.



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter